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Kyôto - Yoshida Jinja et alentours 吉田神社

Mai 2014

 

Journée de grand beau temps, c’est mon jour de repos, j’ai décidé d’en profiter un max ! Je n’ai pas fini d’explorer entièrement Kyôto, et j’ai décidé de me rattraper. Ma carte est ouverte, et tous les temples et sanctuaires que je n’ai pas encore recouvert de stabilos jaune sont dans ma ligne de mire. Aujourd’hui, j’ai décidé d’aller au Yoshida Jinja en montant vers le nord est de Kyôto. Un sanctuaire qui est noté sur ma carte et qui semble être dans un parc vu la verdure qui l’entoure d’après ma carte. Je ne sais pas à quoi m’attendre, mais j’y vais joyeusement.

 


 

Je pédale donc, je passe le Heian Jingu, et j’arrive à bon port. Je prends des petites rues plus sympathiques que la grande rue passante des voitures, et je prends à droite. Et soudain ! J’aperçois un grand Torii rouge, entouré de verdure et derrière un escalier de vieilles pierres entouré d’arbres. Magnifique ! Je suis déjà super heureuse d’être là. Une dame est adossée à un des piliers et lit un livre, j’avoue qu’on doit être bien là. Je laisse mon vélo sur la route devant le Torii avec la dizaine d’autres, sans gêne. Puis je grimpe les marches, lentement. Je n’avais pas vraiment prévu de marcher en forêt et je suis en talons… tiens, d’un coup je repense à ce que je disais en me moquant des japonaises qui randonnent en talons (véridique ! Et pas les petites randonnées). Me voilà bien ! Je monte je monte, et je trouve sur ma gauche un petit sanctuaire. Je m’en approche. La forme de son toit me rappelle les sanctuaires de Kumano, et cela me rend d’avantage plus enthousiaste. Je continue ensuite le chemin. Là, j’arrive à un très grand sanctuaire. Je reste en extase…

 


 

Il est magnifique, sublime. A nouveau, les toits me rappellent ceux des grands sanctuaires de Kumano, cela me frappe. Mais il ne s’agit pas encore du Yoshida Jinja. Il s’agit du Saijosho Daigengu. Je lis un petit panneau sur ma gauche, et ce que j’apprends me frappe. Comment peut-on passer à côté d’un sanctuaire pareil en vivant à Kyôto ?! Pourquoi ce sanctuaire est-il si inconnu ?! J’en reste pantois. En effet, les Yaoyorozu no Kami sont vénérés ici : les Kami célestes et terrestres, c'est-à-dire les 3,132 divinités Shintô de tout le Japon dont ceux de Ise. Le sanctuaire a été construit en 1601 par la famille Yoshida. La légende dit qu’une seule visite à ce sanctuaire équivaut à la visite de tous les sanctuaires du Japon. Une matsuri (Setsubun Matsuri) se tient en février et les lieux sont alors remplis de personnes venant spécialement pour la matsuri. En tout cas, moi j’en reste ébahie, il est magnifique.

 


 


 


 


 

Je continue ensuite ma route, grimpant dans la forêt. Les sanctuaires se trouvent en effet dans un très grand parc. J’atteins un autre sanctuaire, Munetada Jinja, que je trouve assez moche ; c’est un sanctuaire appartenant au mouvement de Shinshukyô (nouvelles religions) qu’Edouard étudie, je l’en informe donc pour ses recherches. Je bifurque sur la gauche car une ligne de Torii ressemblant fortement à ceux de Inari (en petit) m’intrigue, les feuilles des arbres recouvrent les Torii et offrent de l’ombre à ce chemin magnifique. Je marche sereinement, ici on se sent bien, et j’arrive sur une petite place avec un sanctuaire principal au milieu, et autour plein plein de petits sanctuaires, derrière, plus haut dans la forêt, cachés… Je me promène au milieu, certains sont à l’abandon, les autels détruits ou mal entretenus, quel dommage. Je monte un peu, et j’arrive à un terrain de jeu avec plein d’enfants. Ils doivent être bien ici ! Je redescends et je retourne vers le Munetada Jinja. Là, je croise un monsieur. Ce sanctuaire était un sanctuaire Inari, et je croyais qu’il s’agissait du Yoshida Jinja.

 


 

Ce monsieur, d’une soixantaine d’année, tout content m’aborde et me demande si je suis allée au Yoshida Jinja. Je lui réponds oui persuadée que c’était celui d’avant. Puis il me demande si je suis allée au Munetada : oui. Et là, il me demande si je suis allée au Shinnyôdo : cette fois c’est négatif. Tout content, il me propose de m’y emmener. J’ajoute qu’à aucun moment il n’a essayé de me parler en anglais, et c’était super agréable. Je le suis volontiers, et nous entrons dans l’enceinte du temple, j’écoute avec joie ses explications. Il me dit que le Shinnyôdô est un temple de la secte Tendai qui dépend du Enryaku Ji à Hiei Zan ; il en profite pour me demander si j’y suis allée, et je lui réponds que j’y vais la semaine prochaine en randonnée. C’est là que je découvre qu’il a un club de randonnée et qu’il va sûrement randonner dans les montagnes de Kitayama, le nord de Kyôto. Super ! Il est aussi professeur pour les étrangers à l’université de Kyôto, c’est sûrement pour cela qu’il m’a abordé avec enthousiasme et en japonais. Il me dit qu’il vient tous les jours se promener ici, et qu’il aime cet endroit car les rues sont trop étroites pour que les bus de touristes passent et que, donc, il n’y a jamais grand monde, que c’est calme et reposant. Il me dit que le Shinnyôdô est son deuxième endroit préféré dans Kyôto, après Kurama. On papote de Kurama, de randonnées… Et donc nous voilà dans le temple, magnifique en effet. Il me dit qu’il faut absolument venir au moment du Koyo (érables colorés) car c’est magnifique, et vu le nombre d’érables (très beaux au printemps aussi, les feuilles d’un vert brillant) je comprends. Nous entrons, l’intérieur est sublime. J’y fais faire un shuin, un des japonais veut entraîner son anglais avec moi, avec plaisir ! Le monsieur qui m’accompagne m’emmène ensuite à un endroit du temple où se trouvent tout plein de waka, de vieux poèmes japonais, datant de l’ère Heian, certains étant très connus. Je ne peux hélas pas lire, mais j’imagine que cela doit être beau, en tout cas lui est hypra enthousiaste. Du coup, il me montre un bâtiment en m’expliquant que c’est ici que se rassemblent les moines qui font le Shugyô, c'est-à-dire les entraînements dans la forêt. On en vient donc à parler de Yamabushi, et il me dit qu’ils partent d’ici pour monter à Hiei Zan. Je suis très heureuse de l’avoir rencontré, j’ai pu avoir beaucoup d’explications et c’est avec joie que je l’ai écouté. (Je n'ai pas pris beaucoup de photos du temple, trop occupée à l'écouter).

 


 

Nous avons fait le tour du Shinnyôdô dans le jardin, et là il m’a fourni des tas d’explications sur les différentes fleurs, les différents arbres… Pas toujours facile pour moi de suivre du coup. Par contre, j’ai retenu qu’en mars, le sol se couvre de fleurs magnifiques qu’il faut absolument voir, juste avant que les cerisiers ne fleurissent. J’ai raté ça, dommage ! Si vous allez à Kyôto début mars, allez au Shinnyôdô ! Il m’a aussi parlé des oiseaux, pareil par manque de vocabulaire difficile de tout comprendre.

 


 

Puis nous avons emprunté un sentier dans un cimetière Bouddhiste. Un cimetière immense. Nous avons marché jusqu’à un autre temple, dont le nom m’échappe, qui appartient à la secte de la Terre Pure (comme les 2 Hongan Ji près de la gare de Kyôto) ; dans le jardin, une dame jardinait et dans de très grosses jarres poussaient diverses variétés de plantes, notamment des nénufars ; à nouveau, mon manque de vocabulaire m’a fait défaut. Ensuite, nous avons continué dans le cimetière jusqu’à la pagode du Konkai Komyô Ji. Je ne me souviens plus, mais la pagode est censée renfermer l’âme d’un Shogun important (j’ai oublié lequel… Shame on me ! Et je ne trouve rien sur internet, comme quoi les locaux sont les mieux placés pour vous conter l’histoire du Japon). La vue est splendide, et soudain cela me revient : je suis déjà venue ici avec Edouard lors d’une balade autour du Heian Jingu à la recherche de temples et sanctuaires. Nous descendons les escaliers, et nous voilà au beau jardin. Puis nous montons jusqu’aux bâtiments principaux, et jusqu’à la porte Sanmon. Il me dit ne pas aimer ce temple (qui est aussi de la secte Jodô de la Terre Pure), car il est tout neuf (et la porte encore plus car rénovée il y a quelques mois à peine), mais il me dit que son histoire est très très ancienne. C’est ici que nous nous quittons. Il m’indique le chemin à suivre pour que je retourne à mon vélo, et nous nous disons les adieux. Une rencontre fort sympathique et inoubliable !

 


 

Je retourne à pied à mon vélo. Je n’ai donc pas vu le Yoshida Jinja et je ne le sais pas à ce moment, c’est Edouard qui me le dira après y être allée pour ses recherches la semaine d’après, car il a pu faire un shuin alors que je lui avais dit qu’il n’y avait pas de bureau ! Il fallait emprunter un petit sentier de randonnée un peu caché… Si j’ai le temps, j’y retournerai, tant pis. Je marche donc dans les ruelles, j’ai un peu mal aux petons moi ! Et je récupère mon vélo. Ouh là il est tard ! Un petit casse-croûte au Family Mart du coin et c’est reparti.

 

Je pédale dans les ruelles, et je m’arrête à chaque temple ou sanctuaire. Et en fait, je les ai déjà tous fait ici ! Le Suga Jinja (non indiqué sur mes cartes) qui vénère notamment Susano no Ômikoto (petit-fils de Amaterasu) et Kushiinada no Ômikoto (sa femme), un sanctuaire totalement moche qui sert à la protection des véhicules… En face, le Shôgo In, dont l’histoire est importante mais qui a sûrement été reconstruit, qui est de style moderne et absolument dégoûtant physiquement parlant (et encore, je me retiens ! Beurk beurk beurk), et un autre petit temple sympathique à côté Sekizen In. Je repasse par un sanctuaire nommé Kumano Jinja que j’avais déjà aussi visité auparavant. Bon, et bien ma journée a été finalement bien remplie, et il est temps de rentrer !

 

Des émotions, une belle journée, un bel endroit… Je vous conseille fortement ce magnifique sanctuaire (que je n’ai donc pas vu :D) et son parc, ainsi que ses alentours, et notamment le Shinnyô Dô.

 




17/06/2014
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