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Miyajima 宮島

26 – 27 avril 2014

 

Jour 1

 

Nous voilà partis de bonne heure pour Miyajima, aussi appelée Itsukushima. Pour y aller, il faut se diriger vers le Sud du Japon, c’est à mi-chemin entre Kyôto et l’île du sud appelée Kyûshu. Il faut en fait se rendre jusqu’à Hiroshima (et beaucoup reconnaîtront ce nom en lisant mon article), puis prendre un ferry pour se rendre sur l’île qui est située dans la mer de Seto. L’intérêt principal de l’île, c’est son sanctuaire. Et qui dit sanctuaire dit… (Alors, vous avez bien retenu vos cours ?)… Torii ! Mais celui-ci est un peu différent : il est situé dans la mer, en face du sanctuaire. Il est rouge et très grand, et à marée haute il a de l’eau jusqu’aux « jambes ». Autrefois, pour rentrer sur l’île, il fallait passer par ce Torii. N’oubliez pas, le Torii marque la séparation entre le monde des profanes et le monde sacré. L’île de Miyajima fait partie des 3 plus belles vues du Japon. Alors, est-ce vrai ? Ou est-ce purement touristique ? C’est ce que vous allez découvrir dans l’article.

 

Il nous aura fallu quasiment 3 heures pour atteindre l’île. Levés tôt, nous avons pris le Shinkansen depuis Kyôto jusqu’à Hiroshima (ahh, le Shinkansen, que c’est cool quand même ! Grand confort, calme, silencieux…), puis nous avons pris une ligne de JR locale jusqu’à Miyajima Guchi, et enfin nous sommes allés prendre le ferry. Arrivés sur l’île, il était quasiment midi ! Nous avons donc aperçu le Torii depuis le bateau, les gens se dépêchaient de se mettre sur les bords pour l’immortaliser avec leur appareil (on a fait pareil bien sûr !). Le voici à marée basse, l’eau est donc loin et on peut y accéder à pied, du coup une masse de petites fourmis humaines s’amasse autour et dessous. Du coup, je vous avouerai, ce n’était pas super beau…

 


 

Nous voilà à terre. Nous empruntons la rue principale nous menant au Torii. Blindée. Du monde de partout de partout ! Des vendeurs tentent d’alpaguer les touristes du monde entier (y compris des japonais tout de même ! Même beaucoup de japonais) autour de leurs étalages de nourriture, dont la spécialité est l’anguille (Unagi, ou Anago s’il s’agit d’anguille de mer ou d’anguille d’eau douce, le goût est différent). Ils fabriquent des sortes de « sucettes » de poisson goût anguille, vous croquez dedans et savourez cette sucette salée. L’autre spécialité, c’est l’huître (Kaki) : vous pouvez déguster des huîtres préparées devant vous, ou bien en « sucette » à nouveau. En fait, les japonais sont très forts et ont transformé ces spécialités en tout plein de types de nourritures, pour les manger de différentes manières. Papa et Edouard ont un peu craqué, et nous avons continué la route jusqu’au Torii. En chemin, nous croisons des Samurai et des Ninja… Oui, en fait, pour quelques milliers de Yen (ce qui fait environ 10-20€) vous pouvez vous déguiser de la tête au pied et faire un faux combat. Cool ? Supra touristique surtout. D’ailleurs, les pauvres gars déguisés étaient en fait les gars du staff qui attendaient que les touristes payent. Alors de temps en temps ils s’occupaient comme ils pouvaient les pauvres !

 


 

Nous y voilà, enfin ! Pas trop tôt. Bon… Nous sommes envahis de hordes de touristes qui se prennent tous en photos devant le Torii, impossible d’avoir une photo correcte. Sans parler de la foule qui patauge dans la boue dessous. Personnellement, j’ai été déçue. Carrément déçue. Parce que la foule gâchait le côté sacré du Torii. Malgré tout, nous avons fait comme tout le monde et nous sommes allés marcher dans la bouillasse, les algues et les coquillages restant jusqu’au Torii. Bon, le voilà… Il est rempli de coquillages, et est un peu usé par l’eau bien sûr. Malgré tout, on se dit qu’un Torii de bois comme ça, pour que ça résiste à l’eau, c’est super ! On fait le tour, photos… On a remarqué le sol jonché de pièces (si vous ramassez tout vous deviendrez peut-être riche, mais attention à la colère des Kami... !!). Vous serez peut-être déçus, comme maman, de voir que le Torii est devenu orange. Bien sûr, avec le temps, la couleur s’estompe, et c’est le cas dans de nombreux sanctuaires aussi. Nous pataugeons un peu, avant de retourner sur la rive goudronnée. Maintenant, pénétrons dans le sanctuaire : Itsuku Jinja.

 

Entrée payante… Bien sûr !!! C’est un lieu touristique !!! Sachant que normalement, les sanctuaires sont gratuits, moi ça me fait bondir. Mais bon… Faut bien se faire des sous hein ! Cela dit, le sanctuaire est sympa. On pénètre par les couloirs couverts, et on marche le long. Marcher, c’est agréable. On peut s’éloigner un petit peu de la foule qui s’amasse à l’avant du sanctuaire en passant par les chemins sur le côté. Malgré tout, j’ai l’impression que le sanctuaire est sali par tous ces passages constants. Le côté sacré, je ne le sens pas. Pas du tout même. Mais il est beau. La salle principale est très belle aussi (sobre, mais c'est ce que j'aime), et un rituel est à ce moment là exécuté. Nous voilà sur l’avant du sanctuaire, par là où entraient les gens autrefois, et de là on voit clairement le Torii. Là, des gens s’amassent et font la queue pour se prendre en photo… Si si, vous ne rêvez pas… Sérieux ?! Nous on trouvera un autre angle, bon peut-être moins bien, mais on n’est pas fous. La foule commence à me fatiguer. Par contre, quelle chance, le soleil est au beau fixe ! Nous continuons de marcher dans le sanctuaire, et nous passons en face de la salle de (style de théâtre japonais) extérieure où, autrefois, des pièces connues se sont déroulées. C’est marrant, ça devait être sympathique. Le Japon d’autrefois fait bien souvent envie… Si on oublie les mauvais côtés. Il me faudra vous faire un article sur l’histoire un de ces 4.

 


 

Nous sortons du sanctuaire. Nous voilà maintenant à un temple, nommé Daigan Ji. Je l’ai trouvé très très beau, les statues à l’intérieur étaient magnifiques aussi, il y régnait une ambiance particulière très agréable. Ce temple fait partie de la branche Shingon (comme à Kôya San). La fatigue commençait à se faire sentir pour tous, donc Papa et Maman sont allés au Ryôkan tandis que Ed’ et moi avons continué les visites. Nous sommes montés jusqu’à la pagode au dessus du sanctuaire de Toyôkuni Jinja (Senjôkaku). Belle pagode. Encore une fois, pour visiter l’intérieur du sanctuaire (juste des tableaux) il faut payer ! Incroyable. Il faut dire aussi, j’ai lu qu’elle renfermerait l’esprit d’un grand seigneur de guerre… Nous avons admiré la vue d’ici (sans payer !), et nous sommes descendus à la recherche des sanctuaires et temples oubliés des touristes, trop obnubilés par le Torii et le sanctuaire principal. Nous avons marché jusqu’à Kiyomori Jinja, un tout tout petit sanctuaire sur la plage d’où on voit bien le Torii d’ailleurs. Tranquille, presque personne ici. La marée commence à monter, tout doucement, et le Torii commençait à avoir les doigts de pied dans l’eau. Ensuite, nous sommes remontés jusqu’à Ômoto Jinja. Celui-ci était… bizarre… Avec un cheval rouge absolument moche (horrible même) dedans. Il n’avait pas l’air bien important, mais en faisant de petites recherches sur internet, j’ai pu voir combien il était vieux (il daterait de 1443, mais aurait été reconstruit en 1523) et qu’il avait une structure bien particulière, avec un rituel Shintô local datant de l’ère Edo… Comme quoi, les petits sanctuaires ont parfois bien plus d’importance historiques que certains énormes. Ce sont ceux que je préfère, bien que celui-ci ne m’ait pas plus que ça impressionnée. Nous nous sommes ensuite reposés dans le parc Ômoto où nous avons pu s’amuser avec les daims du coin.

 

Ah ben oui, j’ai oublié de vous dire ! Miyajima, c’est aussi l’île des daims. Un peu comme à Nara, mais c’est différent. Ils sont partout, dans les rues de la ville, dans les parcs… Miyajima, c’est aussi une île recouverte de foret, et de collines, dont une de 535 mètres d’altitude. On peut donc les caresser, interdit de leur donner à manger cependant. Ils sont plus farouches qu’à Nara du coup. Et je peux vous dire qu’ils adorent les fleurs de cerisiers ! Je leur ramassais les dernières fleurs sur les arbres, et ils acceptaient de s’approcher un peu plus de moi pour dévorer ces délicieux pétales. Donc petit repos, puis nous avons repris la marche. Nous sommes finalement retournés à l’hôtel.

 


 

Et avec tout ça, je ne me souviens même plus quand nous avons mangé à midi ! Nous avons trouvé un restaurant touristique dans une des allées couvertes Ômotesando (tout est hypra touristique ici y’a rien à faire) et j’ai dégusté de l’anguille sur du riz ! Incroyablement bon ! Nous sommes aussi passés devant l’immense spatule de riz en bois, la plus grande au monde, le symbole de l’artisanat traditionnel de Miyajima. Car oui aussi, si Miyajima est touristique, on y trouve des produits artisanaux et de la nourriture locale de partout (ne vous leurrez pas, il y a aussi des articles chinois !). Nous avons aussi pu goûter aux spécialités pâtissières de Miyajima, à savoir les Manju, donc un gâteau en forme de Momiji (feuille d’érable) fourrée à ce que vous voulez : crème pâtissière, haricot rouge, chocolat… etc etc. Les fabriques de ces Manju sont partout dans la ville et dans les allées touristiques, on peut donc les voir se réaliser devant nos yeux.

 

Après une sieste bien méritée, nous sommes ressortis pour aller admirer le Torii dans la nuit. Ahhh, la foule a disparu, la plupart des gens sont rentrés avec le dernier ferry. Mais nous, nous avons fait le choix de dormir sur place pour profiter pleinement des lieux. Dans la nuit, le calme est appréciable. Les daims sont retournés dans la forêt ou dorment sur les étendues d’herbe. Les quelques lampions sont allumés. Nous arrivons au Torii, tout illuminé, dans l’eau. Là, il est magnifique. Et là, l’aspect sacré me semble revenir. Le soleil se couche doucement, il ne fait pas encore très nuit. Il est déjà magnifique. Séance photo, cette fois ça va rendre bien. Il n’y a pas grand monde. Un groupe de jolies japonaises en magnifiques kimono vient aussi profiter des lieux, et Papa les prend en photo. Elles nous remarquent, et nous proposent de faire une photo tous ensemble ! Nous profitons des lieux, le sanctuaire aussi est magnifique, les pieds dans l’eau. Cela doit être mieux de le visiter à ce moment, mais il ferme à 5h30 donc ça n’est pas possible. Nous montons ensemble jusqu’à la pagode de Toyôkuni pour avoir une belle vue, et nous redescendons, la nuit s’est bien installée. C’est si paisible !

 


 

Il est temps de trouver à manger. Et alors là… C’est la croix et la bannière ! Impossible de trouver quelque chose d’ouvert. On trouve finalement un resto’, bon, on a pas vraiment le choix. On entre, accueil plus que moyen. On est installés sur une table mais des places sur table traditionnelle et tatami sont libres, on demande à s’y installer. La japonaise m’invente une excuse bidon comme quoi si des enfants viennent ils gardent la table… Mwep… T’as surtout pas envie que des étrangers s’y installent, 2 tables traditionnelles sur 3 sont occupées par des japonais tandis qu’une table normale a un couple d’étrangers, et après nous 4 étrangers arrivent et sont aussi installés à la table normale… Service pas très aimable en plus. Bon, après, les Okonomiyaki dans le style de Hiroshima (la spécialité de là-bas) sont très très bonnes, cela compense. En repartant, on aura même eu le droit à un sourire.

 

Nous rentrons nous coucher, demain randonnée ! Moi, j’ai aussi profité du bain public (Sentô) de l’hôtel, et vu l’heure j’étais la seule dedans, juste par-fait !

 

Jour 2

 

Direction le Mont Misen, le sommet de Miyajima ! Après un petit déjeuner, nous  marchons jusqu’au parc de Momijidani. Pas de chance, la foule est matinale, la revoilà ! Beurk. Le Torii est déjà à marée basse. Nous faisons un peu les touristes dans les boutiques, et nous parvenons au parc. Là, plus personne ! Cool ! Le parc est magnifique, on comprend d’où il tire son nom au vu du nombre d’érables ! Il fait bon, on monte à un petit sanctuaire super mignon, on se sent bien, le long d’une petite rivière. Nous montons plus haut et nous nous séparons en 2 groupes : Maman et Papa vont jusqu’à la station du ropeway qui amène au mont Misen, tandis que Edouard et moi on prend la randonnée. Il fait déjà bien chaud ! Nous passons par un petit pont avec cascade et rivière, magnifique ! Puis on grimpe. Au début, c’est super simple, ça monte pas trop, tranquille. Puis petit à petit, ça monte de plus en plus. Et ça devient carrément ardu ! En plus, ils nous ont foutu des marches comme d’habitude. On carburait, un petit adolescent nous a cependant rattrapé, tu fais tu trekking ou quoi ?! On a rattrapé pas mal de personnes âgées, qui certainement grimpent pour se maintenir en forme, mais ce n’est pas facile ici Papi et Mami ! Ils ont du courage. Au Japon, de nombreuses personnes âgées grimpent, c’est super important pour eux, j’en ai vu certains, je me demandais s’ils allaient arriver en haut, sans rire... Mais ils le font ! Bravo. Nous avons donc bien galéré, ce n’était donc vraiment pas facile. La rando’ fut courte, très courte, environ 1h, mais intense. Je sais pas pourquoi, peut-être parce qu’on se prend 500 mètres de dénivelé dans les jambes ? Mais on a fait pire. Bref. Nous y voilà.

 


 

Nous avions rendez-vous au Misen Hondô du temple au sommet, mais pas de signe de Papa et Maman. Ont-ils carburé ?! Nous visitons, le temple est beau, et c’est un pur soulagement de l’avoir atteint. Mais c’est déjà blindé, les gens prennent tous la solution de facilité : le ropeway, et s’agglutinent. Finalement voilà Papa et Maman ! En fait, faut dire qu’entre l’arrivée du ropeway et le temple, il y a de la montée à pied à faire, et pas des moindres ! Plus de belles vues en chemin. Nous entendons soudain des bruits de gong, des chants… Vite vite ! On monte les marches jusqu’au Sanki Dô, un bâtiment juste au dessus appartenant au même temple et… une cérémonie est en cours ! Nous avons pu admirer la cérémonie. A la fin, le moine a soufflé dans un coquillage qui, d’après Edouard, ne peut être possédé que par les Yamabushi, c'est-à-dire les moines qui s’entraînent dur dans la montagne (et pratiquent le Shugendô, l’entraînement sous les cascades, dans la forêt…). Il est dans un habit magnifique. Je ne sais pour quoi était cette cérémonie à laquelle assistaient un couple et leurs 2 enfants.

 

Nous avons ensuite décidé de grimper encore jusqu’au point d’observation. Du monde, mais le chemin est rigolo, parsemé de gros rochers où l’on slalome et passe dessous et dessus. Nous voilà à l’observatoire, et il y a du monde ! Et du monde qui pique nique… Cela nous rappelle qu’on a faim, et qu’on n’a rien pour pique-niquer ! Heureusement, on avait acheté quelques Manju qui nous calent un tout petit peu. Puis nous sommes redescendus. Nous sommes passés par la porte nommée Niômon, normalement c’est par ce chemin qu’on est censé atteindre le temple (on passe d’abord par la porte). Pour ceux qui le veulent, on peut pousser sur des chemins à l’écart pour aller au Miyama Jinja et à Oku no In, mais on ne l’a pas fait. La descente est ardue aussi, certains montent par là, courage !

 


 

Et là, nous arrivons au Daishô In ! Ce temple est un pur bijou. Vu d’en haut, il est déjà magnifique. Mais alors quand on entre… Un vrai bijou je vous dis. Je l'ai même préféré au sanctuaire pour vous dire ! En plus gratuit !!! (oui oui, incroyable !). Un temple Shingon dont l’une des divinités principales est Fudomyo (associé au feu et à la colère, il fait toujours un peu peur, il est assit devant une grande flamme, pour vous faire bref). On monte des marches (comme si on n’avait pas assez grimpé ! Haha) en faisant tourner des rouleaux au milieu des marches. Tout en haut, nous avons pu, à nouveau, sonner la cloche ! Chouette alors ! Puis nous sommes entrés par la porte. Dans le bâtiment principal, magnifique, il y avait un cours de Yoga ou je ne sais trop quoi avec pour musique des chants bouddhiques. Original ! On a cru à une cérémonie du coup. La visite du temple nous a pris du temps mine de rien, il est sublime, il y a plusieurs bâtiments et l’on passe de l’un à l’autre, et il y  a aussi un joli petit jardin. Nous nous sommes arrêtés manger quelque chose car le temple proposait, pour une poignée de Yen, un curry. Nous avions le ventre vide et nous étions heureux de trouver ce repas, pas cher et copieux ! En plus, nous avons pris un macha, normal pour moi et latte pour Edouard et Papa. Tous deux ont adoré le macha latte, mais le mien… Il était hyper amer… Je n’ai pas pu en boire la moitié… Oops. Dommage.

 


 

Nous sommes ensuite redescendus en faisant à nouveau tourner les rouleaux. Puis nous avons dit au revoir à l’île, nous avons repris le ferry, le train et le Shinkansen : retour Kyôto.

 

Un magnifique périple ! Conclusion : oui, Miyajima porte bien son titre en faisant partie des 3 plus belles vues du Japon. Mais allez-y de nuit, la journée ce n’est pas terrible ! Beaucoup s’imaginent aussi y aller sur une journée en un aller/retour la journée, je trouve cela épuisant et puis cela gâche le potentiel de l’île car ces gens là ne font que le Torii et le sanctuaire. Et le reste ? Même nous, en 2 jours, on a pas eu le temps d’aller à l’ouest de l’île où on trouve d’autres temples et sanctuaires. Alors, mon conseil : restez une nuit, et passez-y 2 jours.

Miyajima : un petit coup de cœur.

 

Pour voir l'intégralité des photos : ICI

 




05/06/2014
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