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Randonnée au mont Atago : jusqu'à Atago Jinja 愛宕神社

11 avril 2014

 

J’avais décidé d’aller randonner du côté de Arashiyama, à l’ouest de Kyôto. Nous avions déjà fait une randonnée là-bas, vers Kiyotaki, et dans la montagne jusqu’au magnifique petit village de Mizuo (le village des Yuzu = citrons), en automne. Pour vous raviver la mémoire, allez ICI (lien). Après l’automne, le printemps : Arashiyama a, cette fois, mis sa tenue de cerisiers : au milieu des monts, des arbres rosés se tenaient fièrement au cœur des autres arbres d’un vert parfait. Un très beau paysage qu’il me tardait de voir !

 

 

Cette fois, même chemin jusqu’à Kiyotaki (le long de la rivière, la mini « cascade »), puis même chemin de randonnée (une montée assez balèze que j’ai fait en 1h10 au lieu de 2h, comme l’autre fois) jusqu’au croisement. Mais au lieu de redescendre sur Mizuo, j’ai bifurqué à droite pour continuer la montée de la mort jusqu’au sanctuaire. C’était long, difficile, mais plus j’avançais, et plus je sentais que j’arrivais au sanctuaire et ma motivation était grande.

 

 

Avant de parvenir au sanctuaire, je suis arrivée à la grande porte nommée « Kuromon » (« Kuro » signifiant « noir » et « mon » étant le caractère de « porte »). Une immense porte qui se tient, droite, puissante et imposante, au beau milieu de la montée. Elle désigne l’entrée dans l’autre monde : le monde du sacré. Dans la montagne, le sacré est d’autant plus important car les monts sont les demeures des Kami. Je suis restée un moment scotchée face à cette porte : imaginez, des années et des années de cela, que des personnes sont venues la construire après avoir grimpé vaillamment la pente rocailleuse…

 

J’ai continué ma route, jusqu’à l’enceinte « basse » du sanctuaire. En fait, j’ai cru que j’étais arrivée. J’ai passé un torii, et sur ma gauche se trouvait un bâtiment assez moche pour tout vous dire, mais avec un shimenawa et des shide, comme s’il s’agissait du sanctuaire. J’étais déçue… Mais heureuse quand même d’avoir pu grimper jusqu’ici. Il était temps pour moi de prendre un casse-croûte bien mérité avant de reprendre la route. J’avais deux chemins en tête que j’avais repéré sur ma carte, et tout dépendrait de l’heure. Hop, c’est repartit !

 

 

Et là, belle surprise : des escaliers semblent grimper, et un nouveau torii doit être franchi… Se pourrait-il que ?... Je grimpe. Sur ma gauche, plusieurs Torii rouges amènent jusqu’à un sanctuaire « Inari », un tout petit caché au fond. Je continue de monter jusqu’à ce que.. Enfin ! J’y suis ! Me voilà donc dans le grand sanctuaire Atago Jinja, le vrai. Un bâtiment imposant tout en haut de la montagne, qui ne peut être atteint autrement que par l’effort. J’entre humblement, sans bruit, le souffle court dû à la fois à la fatigue après avoir grimpé toutes ces marches, mais aussi dû à la surprise et à l’enchantement des lieux. J’ai l’impression qu’il y a une présence ici, comme un vent divin qui souffle… N’oublions pas, ce sanctuaire est ici pour honorer le Kami, Dieu de la montagne…

 

Je fais le tour, et je peux admirer le travail du bois. Incroyable ! Dans un tel endroit ! La place du Kami principale est magnifique et très bien travaillée, et les murs de bois de l’allée sont taillés en forme d’animaux : grues, hérons, sangliers, oiseaux… et représentent aussi la nature. Je suis restée longtemps en extase face à cela. C’est ce que j’apprécie vraiment dans les sanctuaires : ce travail du bois. Mais c’est d’autant plus appréciable lorsqu’il vous faut vous surpasser pour admirer cela, et qu’en plus on imagine les longs mois de travail des artisans, en haut de cette montagne… Ou bien s’ils l’ont travaillé en bas, les personnes qui ont monté toutes ces œuvres d’art jusqu’au sommet…

 

 

Après avoir fait quelques petits achats auprès du prêtre (qui doit sûrement venir à pied tous les jours, ou bien qui vit dans la montagne je ne le sais pas…), je suis redescendue, lentement tellement il m’était douloureux de quitter cet endroit. J’ai bifurqué sur ma gauche, prenant un chemin en sortant par un Torii. Un peu plus loin, un petit chemin escarpé remontait sur le flanc. Je l’ai emprunté, et celui-ci m’a amené à un tout petit sanctuaire un peu oublié, dégradé par le temps, mais très joli, et offrant une vue imprenable sur la montagne. Après avoir remercié les Kami, je suis redescendue. J’avais encore beaucoup de temps devant moi finalement, donc j’ai décidé de prendre le chemin sur ma gauche, un peu plus long que l’autre.

 

J’ai suivi les panneaux, le chemin, les indications… J’ai traversé des chemins recouverts de feuilles, dont les arbres étaient dénués de fleurs (la floraison arrive plus tard en montagne) et un endroit qui sera magnifique lors de la floraison ! Le chemin est devenu plus ardu, parfois je me demandais si j’étais au bon endroit, et la « signalisation » japonaise me confirmait cela de temps en temps (un tissu rouge accroché à un tronc d’arbre). J’ai grimpé grimpé grimpé sur ces chemins rocailleux… Pour finalement arriver au sommet d’une autre colline (il faut savoir que là où je suis allée, c’est un enchaînement de collines : vous pouvez faire tout le tour de Kyôto sans jamais sortir des montagnes si vous le souhaitez, et même aller jusqu’à la mer du Japon au nord en restant dans les montagnes). Une magnifique vue, j’ai pris beaucoup de photos ! J’étais à 921 mètres.

 

 

Il était temps de redescendre. Une descente de la mort qui tue, qui m’obligeait à m’accrocher aux troncs d’arbres ! Je glissais de temps en temps, heureusement que le sol était sec. Après cette longue descente plutôt désagréable, j’ai retrouvé un chemin plat. J’ai ensuite suivi un petit lit de rivière, et je suis arrivé à un refuge noté sur ma carte, destiné aux randonneurs. Mais celui-ci était fermé. J’ai continué ma route. Et à partir de là, tout s’est compliqué. Je n’ai pas vu que le chemin que je devais prendre était à droite et j’ai pris le grand chemin à gauche. Une fois arrivée en haut, je suis arrivée à une intersection qui n’existait pas sur ma carte… J’ai cherché, en vain. Dans l’incompréhension et l’inquiétude, j’ai rebroussé chemin. J’ai finalement vu le tout petit chemin que j’avais raté, que l’on ne comprend que si on fait attention au petit tissu rouge. Puis j’ai continué ma marche.

 

Le chemin s’est transformé, parfois boueux, plus vraiment visible, des feuilles de partout… J’ai suivi le lit de la rivière comme indiqué sur ma carte. Les tissus rouges devenaient de plus en plus rares, et je commençais à m’inquiéter, ne comprenant pas où était le chemin par moments. La route devenait ardue et bizarre, la panique grimpait en moi, quand soudain j’ai aperçu un tissu rouge sur la gauche. J’ai donc bifurqué, et suivi tous les tissus se succédant, me rassurant. J’ai grimpé sur un flanc de colline dont il ne semblait pas y avoir de chemin. Puis j’ai atterrit au beau milieu d’un chemin… N’existant pas sur ma carte… Impossible donc de savoir si je devais prendre à gauche ou à droite ! J’ai donc pris à droite.

 

 

Finalement, j’ai croisé des gens. Je leur ai demandé où j’étais, ils ne savaient pas, deux locaux qui venaient récupérer leurs herbes de printemps et qui connaissent les chemins par cœur sans carte… Finalement, ils m’ont dit que je retournais au sanctuaire en continuant. J’ai donc grimpé grimpé… Et soudain, arrivé à la bifurcation où ils m’avaient dit de tourner à gauche, je vois le panneau du lieu que je cherchais indiqué… par là d’où je venais ! Il aurait donc fallu que je prenne à gauche en arrivant sur le chemin… Je réfléchis, si je retourne au sanctuaire je mettrai longtemps à descendre et je risque de me faire prendre par la nuit ; le chemin que j’avais prévu est plus rapide. Je retourne en arrière, courant, ne sachant cependant pas où j’étais exactement sur ma carte… Le chemin semble si long que la panique prend le dessus. Je me demande si je vais tomber au bon endroit, si je ne vais pas me perdre à nouveau. Je me sens complètement perdue. Alors, ne retrouvant pas les deux monsieurs de tout à l’heure, je décide de remonter, à nouveau. Et me revoilà au sanctuaire… Oui, mais là je vais vraiment me faire avoir par la nuit… Si je prends le chemin de droite, j’arrive à un village et je peux prendre le dernier bus de 5h45… Mais il est 5h, et je suis censée mettre 1h pour descendre !!! Bon… Pas le choix : il faut courir ! J’ai donc couru dans la descente bien pentue, paniquant et espérant attraper mon bus. Finalement, à 5h30 j’étais en bas… Rassurée.

 

Une bonne randonnée, mais qui ne s’est pas très bien terminée et qui m’aura marquée. Mais bon, l’essentiel c’est que je sois rentrée saine et sauve ! Avec de belles photos, et de beaux souvenirs.

 



16/05/2014
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