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Sumo

1er avril 2014

 

Nous avons participé à une journée de Sumo. Je ne mentionne pas le mot "combat" exprès car nous sommes arrivés à 8h et nous sommes repartis à 15h, et pendant ces 7h il s'est passé plein de choses !

 

A 8h, c'était l'entrée dans le gymnase. Nous nous y sommes donc rendus en vélo et nous avons retrouvé notre amie française Elodie, ainsi que d'autres amis français de la fac d'Edouard. Nous nous sommes installés sur les gradins en haut avec notre petit paquet gracieusement offert à l'entrée (heureusement vu le prix des places ! Nous avions les places à 35€, mais ceux tout devant ont payé les places jusqu'à 300€ !) ; dans le petit paquet, un coussin avec un dessin de sumo, un livret avec tous les sumo les plus importants et leurs descriptions (origines, poids, école, lieu d'habitation, classification...), ainsi qu'un papier expliquant le programme et les combats à venir. Le matin, il n'y avait pas encore trop de monde, et les sumo étaient déjà prêts en bas sur le ring.

 

Le ring est donc un carré recouvert de terre battue. Une ligne (en corde peut-être ?) délimite l'ère de combat. A cette heure-ci, les sumo ne faisaient que s'entraîner : ils se poussaient donc, un se mettait en position de lutte et forçait sur l'autre qui résistait, glissant jusqu'à l'autre bout du ring. Puis ils ont démarré des combats d'entraînement : pour tout vous avouer, ça avait l'air tellement sérieux et tellement puissant qu'on croyait que les vrais combats avaient commencé ! Mais ils étaient encore en "culotte" beige, certainement l'attirail d'entraînement. Les combats étaient parfois violent. Ah, j'ai oublié de vous dire : le but est soit de sortir l'autre sumo de la ligne ou de faire tomber l'autre, en se poussant ou en exécutant des prises (qui ressemblent fortement à celles du Judo), parfois ils se mettent aussi de belles baffes ou de magnifiques coups de tête... ! Leur puissance est impressionnante, et les combats ne durent pas longtemps (quelques secondes uniquement). Il est arrivé que des sumo soient éjectés du ring durant ces combats : en général, ils se tenaient accroupis ou s'accrochaient au ring en se relevant, mais nous n'avons jamais su s'il s'agissait de douleurs, ou bien de déshonneur.

 

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Pendant l'entraînement, tout autour du ring les sumo se mettaient en ligne et s'échauffaient constamment : avec un tendeur, en faisant le grand écart (si... si si si !!!!), en levant haut les jambes et en les faisant retomber sur le sol avec une souplesse folle... Puis le gagnant du combat d'entraînement désignait un sumo avec qui il se battait ensuite.

 

Alors que certains sumo s'entraînaient sur le ring, d'autres étaient de corvée photo : un sumo était dans le hall et les gens faisaient la queue pour être pris en photo avec lui. Nous avons donc, nous aussi, fait la queue et oui !!! Voici la photo... Bon, on était un peu coincées parce qu'on ne savait pas trop comment se positionner, que faire... C'était embarrassant, mais rigolo. Comme il était impressionnant par rapport à nous ! Il faut savoir que les sumo faisaient entre 130 kg et 190 kg... !!

 

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Nous avons, pendant quelques heures, donc observé les sumo s'entraîner ainsi. C'était palpitant et on ne s'est pas ennuyé ! Les gradins se remplissaient petit à petit, et surtout les places autour du ring : des places assises au sol (les gens se servaient donc du coussin). Une petite fille a vu un sumo voler juste à côté d'elle quand celui-ci a été projeté en dehors du ring !!! Mais nous étions bien en haut car nous avions une bonne vue, en bas j'imagine qu'on voit surtout... des fesses ?? hihi !

 

Après, des enfants sont arrivés... en culotte de sumo !!! Les futures recrues... Jeunes, très jeunes, entre 6 ans et 13 ans j'aurais dit. Ils se sont assis devant le ring, et 3 sumo sont restés dessus. Un par un chacun leur tour, les enfants entraient sur le ring. Ils saluaient, et tentaient de se battre ! Le 1er, le plus jeune tout maigrichon et minuscule, tentait désespérément de pousser le bas de la jambe du sumo, de toutes ses forces, mais rien ne bougeait bien sûr ! De temps en temps, le sumo le poussait d'une main, et le petit volait en arrière, et revenait à la charge, tout timide. Le suivant était un petit nerveux : il fonçait et poussait violemment le sumo, puis s'éloignait vite pour éviter de se faire pousser et de voler (parfois, il y avait le droit !) ; il faisait aussi des feintes au gros sumo en lui faisant croire qu'il allait y aller, et hop s'arrêtait, repartait... Bref, un coquin motivé et qui n'avait pas peur du gros en face de lui ! Cela a beaucoup fait rire le public. Tous sont passés, parfois les sumo soulevaient l'enfant et se l'envoyer de sumo en sumo ; parfois, ils faisaient semblant de tomber et tombaient hors du ring et se laissaient rouler, la foule criait donc bravo au jeune enfant et tapait dans les mains pour l'encourager. Les plus jeunes étaient petits et maigres, mais les plus "âgés" commençaient à prendre un peu de poids. Si jeune... ! En tout cas, les sumo les ont bien motivés et les acclamations de la foule les ont bien récompensé. Puis ils sont partis.

 

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Après ces combats marrants, il y a eu pas mal de blabla, ainsi que d'autres combats d'entraînement encore plus sérieux. Puis certains sumo sont monté sur le ring et ont chanté (magnifique !). Cela a duré quelques temps. Nous sommes alors sortis du gymnase pour aller manger un bout, histoire de ne pas mourir de faim en attendant la fin !! Ils servaient des bentô, mais vu le prix pour la quantité... On a préféré sortir !

 

A notre retour, les sumo avaient changé de culotte : ils étaient maintenant en slip noir. Ah ! Les choses vont bientôt s'accélérer ! Deux sumo sont entrés sur le ring et ont fait un magnifique spectacle théâtral, accompagné de l'arbitre en tenue traditionnelle. Ils faisaient des combats, mais s'amusaient à se jeter par terre, faisaient les pitres. L'un d'eux a, à un moment donné, prit du sel, mis dans la bouche, et craché le sel sur l'autre (sumo 2). Pour se venger, le sumo 2, quand sumo 1 avait le dos tourné, a mis de l'eau dans sa bouche, et l'a craché sur sumo 1. Cela a duré quelques longues minutes, où l'arbitre jouait le jeu aussi, faisant semblant de partir, alors les sumo l'attrapaient en le tirant, puis faisaient semblant de l'écarteler. La foule a beaucoup ri, et puis les gradins et les places au sol s'étaient nettement remplis, ce qui donnait déjà une super ambiance.

 

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Le directeur est ensuite venu dire quelques mots, nous remerciant d'être venus, inaugurant le retour des combats de sumo à Kyôto (puisque la pratique était arrêtée depuis de longues années), parlant de Kyôto comme une ville culturelle... etc etc.

 

Enfin, les choses allaient devenir sérieuses. Les sumo ont revêtis leur magnifique attirail (Fundôshi) : une sorte de pagne brodé aux couleurs de l'écurie du sumo (broderie du mont Fuji par exemple, ou bien d'une carpe Koï, ou bien de cerisiers en fleurs... etc etc...), et entraient sur le ring chacun leur tour les uns derrière les autres, l'arbitre criant leur nom, le nom de leur école, ainsi que leur pays/ville de provenance (oui, il y avait beaucoup d'étrangers, notamment des Mongols, quelques Brésiliens, Bulgares...). Ils faisaient ainsi un tour, s'arrêtaient face à la foule, reprenaient et sortaient. Puis les combats commençaient quelque temps après. Puis les 3 premiers sont apparus, sous les acclamations folles de la foule. Ils avaient un rôle plus important puisqu'ils devaient exécuter des mouvements, accompagnés de deux autres sumo de leur même écurie, et la foule s'excitait alors face à ces mouvements. Ces sumo là revêtissaient le Fundôshi, mais aussi une grosse corde (nommée Shimenawa, la même corde qui est mise autour des arbres, des Torii, des sanctuaires...), avec des Shide pendant de la corde (morceaux de papiers blancs en forme d'éclairs).

 

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Les vrais combats cette fois. Et on sent que finalement, les entraînements, c'était pas si fou ! Là, ils se donnent vraiment à fond. Et aucun n'a été éjecté du ring (ce que j'ai constaté de tous les combats). Les combats duraient quelques secondes. Au début de chaque combat, les sumo prenaient du sel sur les bords du ring et le jetaient face à eux sur le ring. Ils faisaient quelques étirements, se mettaient face à face, et retournaient prendre le sel (pour info : dans le Shintô, le sel est purificateur). Hop, ils se remettaient au milieu, face à face, se lançaient un regard, s'accroupissaient, et une troisième fois reprenaient du sel. Rebelotte, à nouveau face à face et là... BAM ! Ils se jetaient l'un sur l'autre, et luttaient vaillamment. La plupart du temps, un des deux sumo prenaient vite l'avantage en poussant l'autre juste devant la ligne, et l'autre résistait pour retourner la situation ; dans la plupart des cas, ce sumo là finissait en dehors de la ligne, et le combat était terminé. Suivants.

 

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Dans les combats les plus forts (les premiers de la liste), des surprises avaient lieu, pour le plaisir de la foule. Parfois, le "chouchou" de la foule arrivait, et donc s'ensuivaient les cris des fans, appelant son nom, encourageant... Le combat commençait, si par malheur ce "chouchou" était en mauvaise posture, la tension montait, les cris d'encouragement redoublaient, les cris de stress aussi se faisaient entendre. Quelle ambiance extraordinaire ! A un combat, un des sumo favoris, à deux doigts de succomber et de passer la ligne, a réussi à reprendre l'avantage ! Les cris de soulagement ont soudain surgit de toutes parts, les acclamations se sont accentuées, la foule s'excitait, le favori allait gagner ! Mais celui-ci, hélas, certainement fatigué, a à nouveau été repoussé sur la ligne. A nouveau, l'angoisse émanant de la foule se faisait ressentir, émotions vibrantes, stress intense, suspens... Mais le favori n'a pas pu résister à une seconde lutte et a été mis hors jeu. La déception s'est faite ressentir quelques secondes, mais il était temps de passer au prochain combat, les spectateurs avaient l'air avide de voir les sumo se battre.

 

 

Les combats se sont succédés, avec les arbitres se relayant, dans leur tenue traditionnelle magnifique. Nous avons adoré, et tout d'un coup tout s'est terminé. Avec les sumo en fait, les passages sont prédéfinis, et on ne désigne pas encore le grand gagnant : les prochains combats se feront ailleurs (Ôsaka par exemple, puis Tôkyô, etc etc...) en fonction des combats qui ont eu lieu à Kyôto, et ainsi, après plusieurs passages, seront déterminés les grands vainqueurs et les classements seront faits. On reste un peu sur notre fin quand même !!!

 

Ce que j'en retire :

- C'était une expérience incroyable !

- Les sumo étaient impressionnants, leurs combats aussi.

- C'est hyper prenant, on parie sur un, et on finit par stresser ! Cela va très vite et on a pas le temps de respirer, comme si pendant le temps du combat on retenait son souffle, pour enfin expirer à la fin.

- L'ambiance est extraordinaire ! C'est vraiment un truc à vivre.

- Le sumo, c'est plus que du combat : c'est un grand respect l'un envers l'autre (si l'un se fait mal, les autres s'en inquiètent, beaucoup de liens d'affection je pense, pas de méchanceté, pas de rancueur...).

- Le sumo, c'est aussi la tradition, et la religion (le Shintô) qui reste malgré la modernité des lieux (ici, un gymnase). Le grand respect l'un envers l'autre, le sel, les saluts, les mouvements face à l'arbitre ou face aux autres sumo...

 

Bref ! J'y retournerai volontiers, mais c'est un peu cher, et les prochains seront loin (Ôsaka en avril, Tôkyô le 11 mai...).

Si vous avez le temps, foncez !!! Et on ne s'ennuie pas pendant les 7h, pas d'inquiétudes !

 

L'intégralité des photos ici :

https://plus.google.com/photos/105254566866523697086/albums/5999544974282414721



07/04/2014
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