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Hokkaidô – Lac Akan, mont Meakan Dake 阿寒湖 - 雌阿寒岳

22 – 23 - 24 juillet 2014

 

Voilà des mois que j’avais planifié cette randonnée. Oui, de longs, très longs mois, avant même ma première venue à Hokkaidô. C’est en allant vers l’est de Hokkaidô. On y trouve un lac assez populaire nommé « Akan Ko », et autour des volcans, et notamment le Meakan Dake. Pourquoi ce volcan ? J’en ai vu une vidéo de randonneurs, et j’ai été conquise. Il fallait que j’y aille ! Alors, j’avais prévu d’y aller en mars, mais nous avions abandonné l’idée et préféré aller à Kumano, remettant cela pour cet été. Finalement, tout va tellement vite que nous n’avons pas pu prévoir de semaine de vacances à Hokkaidô comme prévu, et j’ai abandonné l’idée d’y aller, non sans tristesse.

 

Puis, comme quoi, des rencontres peuvent changer le cours de votre vie ! Chez Hisae et Kiyoshi, on a commencé à papoter du Fuji avec Kaho, puisque j’avais l’intention d’aller faire son ascension en août. Et, dans la discussion, le Meakan Dake est ressurgit. Cela a réveillé mes envies de randonnée par là-bas. Ce n’était pas sérieux, il fallait que je bosse au ranch… Mais Kaho, à fond à l’idée que j’y aille, n’a eu de cesse d’insister, me répétant qu’il fallait que j’y aille. Cela ne m’a pas aidé à mettre ce projet de côté, et me voilà à demander des jours de repos pour y aller… Car ce n’est pas une mince affaire sans voiture.

 

De plus, les jours où je comptais y aller (du moins, où je pouvais y aller étant donné les conditions de travail à la ferme), Florian était censé partir pour Shiretoko, plus loin que Akan. Du coup, ben on a décidé de partir ensemble. L’idée d’y aller seule, ça ne me dérangeait pas, mais y’a pas à dire, je préfère quand même quand je suis avec des gens, c’est toujours plus sympathique. Puis sans ma toutoune pour me suivre dans toutes mes randonnées, c’est tout de même bien moins fun ! Alors c’est avec joie qu’on a planifié tout cela.

 


 

Quelle galère… Quelle galère je vous dis. C’est là qu’on se rend compte Ô combien Hokkaidô est mal desservi en terme de transports en communs. Il fallait prendre un bus de Hidaka à Shimukappu, puis prendre un train express de Shimukappu à Kushiro, puis prendre un bus de Kushiro à Akan Kohan. LA galère, et surtout, je vous dis pas le coût juste pour une randonnée d’une journée !! Bon… Du coup Hisae s’est mise en tête de faire l’aller/retour et de nous emmener en voiture, mais ça a créé des tensions entre le couple, et puis mine de rien ça me gênait. Alors on a réfléchit, et Florian a eu l’idée de faire du stop. Du coup, en regardant, on pouvait faire du stop de Hidaka jusqu’à Obihiro, et là-bas on louait une voiture et on avait le champ libre. C’était parfait ! Hisae a fait des recherches pour nous pour des locations le moins cher possible sur Obihiro, et tout était planifié, y’avait plus qu’à attendre le 22 août.

 

Avant de partir, on vérifie la météo. Jusqu’à maintenant on avait eu un temps magnifique tout de même. Et là on voit… Temps moyen pour le 22, et le 23… temps pourri !!!! Pluie… Dégoûtés !!!! Bon, de toute manière, on y va quand même hein ?! Dans mon fort intérieur, je me dis que ça va changer… Toujours garder espoir non ?

 

Le 22 est enfin arrivé. Le matin, on a quand même aidé à l’écurie à 5h30. Puis on a pris le petit-déjeuner tous ensembles. Puis Hisae nous a écrit en énorme sur une pancarte en carton « Emmenez-nous à Obihiro » pour le stop. Tout le monde était à fond ! Elle nous a filé une tente (qui s’est avérée gigantesque !!!), et puis une fois que tout était prêt, Kiyoshi et Austin nous ont emmenés en voiture. Ils nous ont déposé sur le bord de route, et ont pris des photos de plus loin pendant qu’on essayait de faire du stop avec la pancarte haha ! Puis ils sont partis. Ca a duré un petit moment. Beaucoup de camions, des gens nous faisant signe que non, un couple a hésité mais est finalement parti… On aurait dû compter les voitures, on y a pensé qu’après-coup ! Puis d’un coup, on voit un 4x4 blanc arriver de loin…Hum ?! Mais, mais… ça ressemble grave à la voiture de Hisae !!! On en rigole, c’est elle ?! Sérieux ?! On la reconnaît, elle ralentit et s’arrête. Quoi ?! Elle nous prend en stop ou quoi ?! Haha. Le fun ! Non, en fait elle était juste venue vérifier qu’on soit partis, et ben nooon ! Du coup, elle nous a fait monter et nous a amené un peu plus loin, hors de la ville, en se disant qu’on aurait plus de chances. On est redescendus, et elle s’est éloignée et… a attendu !!! Je vous dit, elle est extraordinaire Hisae ! Elle voulait d’ailleurs venir avec nous, mais à cause de son pied douloureux elle ne pouvait pas marcher. Dommage !

 


 

Bon. On a attendu. Et d’un coup… Une belle voiture s’arrête plus loin… C’est pour nouuuss ???? Ouiiii !!! Génial ! On se dépêche, un gars sors de manière nonchalante en train de manger une glace et ouvre le coffre, dans lequel il y a du matériel de golf. On ne sait trop si on peut y mettre les sacs… Il nous invite à mettre les affaires, hop. Florian me dit de monter devant comme je peux parler japonais, et il se met derrière avec son sac (sa maison ! ^^). Mais le mec semble ne pas vouloir que je monte devant… Ah… Je m’apprête à me mettre derrière, mais quand il voit que mine de rien avec le sac de Florian on va être serré, il accepte finalement. Et nous voilà partis pour Obihiro !!!

 

1h30 de voiture environ, tranquille, à tchatcher avec le gars tout le long. Super sympathique ! Comme quoi le destin parfois, il nous a dit qu’il y avait beaucoup de gens qui faisaient du stop (ça m’en a étonné, au Japon, mais bon), et qu’en général il ne prend jamais. Mais aujourd’hui… Il nous a pris. Trop cool ! Merci merci monsieur !! On a parlé de tout et de rien, jusqu’à l’arrivée. Il nous a carrément déposés devant la gare où on avait notre magasin de location de voitures. On n’a pas pensé, mais on aurait dû prévoir de quoi lui offrir un cadeau… Surtout au Japon quoi. Bon… De toute manière on n’a rien, on ne va pas lui refiler nos chaussettes de rando ;) Humour humour, bref.

 

Nous sommes allés chercher notre magasin, vite trouvé. Une petite voiture cubique blanche attendait sagement, c’est la nôtre ??!! Hihiiiii, Papa, tiens, ça t’apprendra, nous on l’a eu la voiture cubique !!! Et c’est troooop bien !!!!! La dame nous a super bien accueillis, je lui ai filé les papiers (j’ai eu sacrément du nez de prendre ma traduction de permis quand même ! Je devais avoir une intuition avant mon départ pour Hokkaidô !), on a payé, on a fait le tour de la voiture, et puis ben ça y est, les affaires dans le mini mini coffre et à l’arrière, et c’est parti ! J’avais pris le coup de main à Fuji avec maman et papa, donc ça c’était un stress en moins. Puis j’adore conduire au Japon !!! C’est vraiment tranquille, avec le mode automatique en petite voiture cube sur les grandes routes… c’est cool !

 


 

Heureusement que Florian avait la carte en main au début, parce que le GPS on n’a pas trop réussi et c’est plus tard qu’on a pu le configurer. Mais on a réussi à trouver notre route, let’s gooo !!! On a roulé un bout, puis on s’est arrêtés dans un conbini se ravitailler. Et on a repris la route. C’est là que c’est cool aussi quand on n’est pas tout seul, le trajet semble moins long et c’est toujours plus sympathique de papoter en roulant. Moi je veux bien plus souvent rouler en France si c’est dans de telles conditions, agréables ! Bon, par contre, à savoir : la limitation de vitesse, c’est 40 en ville, et 60 sur les grandes routes… (et parfois 50). Alors le gars nous a dit qu’en général, les gens roulent à 70, et que lui bien souvent il est à 80, mais qu’il faut se méfier parce que les PV ici c’est hyper cher. Et j’avoue avoir, au début, roulé tranquille, puis petit à petit accéléré. C’est long sinon ! Tu m’étonnes que pour parcourir le Japon on mette 15,000 ans s’il faut rouler à 2 à l’heure. En plus les camions me doublaient… Ca m’a rappelé quand maman conduisait aux USA et que tous les camions la doublaient aussi, parce qu’elle respectait la limitation de vitesse. N’empêche que du coup à un moment je suivais une file, à au moins 70 je ne sais même plus, et d’un coup on a vu un flic en voiture sur la droite… Gloops. Belle frayeur. Bon, je n’ai reçu aucun papier ni coup de téléphone de l’agence de loc’… ça ira ! Haha.

 

On a fait une pause sur une aire fort sympathique (un peu abandonnée quand même !), et c’était cool, avant de reprendre la route. Finalement, c’était quand même assez long et loin ! Hisae nous avait dit 2h30, ben, on en était pas loin je pense, on n’a pas trop fait gaffe avec les arrêts en fait.

 

Nous sommes finalement arrivés dans le parc naturel de Akan. Nous avons décidé d’aller à l’office du tourisme nous renseigner un peu. Nous ne savions pas où c’était, alors nous nous sommes arrêtés à un endroit où il y avait un grand bâtiment avec un aigle, le musée Ainû. Vous vous souvenez, je vous en avez parlé sur mon article d’hiver, des Ainû, la population qui vivait ici avant les japonais. Bon, eh bien Akan est le lieu par excellence où sont regroupés les Ainû aujourd’hui, et ils ont organisé tout plein de choses pour qu’on ne les oublie pas. Tout est magnifique en tout cas, sculpté de partout (puisque c’est leur spécialité, et j’adore). On a demandé à un monsieur où c’était, et il est allé nous chercher une carte. Ok ! On a repris la voiture direction l’office du tourisme (pas si évident à trouver et pas indiqué, facile avec la carte cela dit), et on s’est garés.

 

Sur la droite du bâtiment, un terrain de jeux pour enfants dont la balançoire et la sorte de tour sont tout fait en bois. J’adore ! Comme j’aurais aimé avoir de tels terrains en étant gamine !!! On est allés donc embêter la dame et on lui a emprunté une carte. Plusieurs chemins s’offraient à nous. On en a choisi un, et hélas si on voulait récupérer la voiture, il fallait faire un aller/retour, et non une boucle. L’autre côté semblait moins sympathique… Du coup, on a décidé de partir du côté sans boucle, et on verrait une fois en haut, parce que la rando’ était censée durer 6h du point de départ jusqu’à l’autre côté, un autre lac. On a repris la voiture, et pour étudier toutes ces possibilités, ben on est montés en haut de la tour de bois !!! Oui, ben écoutez, vous ne me referez pas, gamine un jour gamine toujours ! Florian finalement aussi s’est bien éclaté à y grimper sans passer par l’escalier, et puis j’ai fais un petit peu de balançoire aussi… Héhéhé ! Vous vous trompez, c’était en fait les étirements avant la randonnée, faut ce qu’il faut !

 

Nous sommes repartis, nous avons pris le chemin nous menant au point de départ de la randonnée. Florian guettait les éventuels endroits où on pourrait mettre la tente. Le terrain était super caillouteux, avec plein de trous de partout ! Il a fallu y aller doucement, mais la p’tite voiture cube elle a tout déchiré !!! Une vraie voiture de sport je vous dis ! (ok, avec un peu d’imagination !) Elle est ressortit plus marron que blanche cependant… Oops ! Nous sommes montés montés, et nous nous sommes garés et nous avons continué à pied. Nous avons finalement grimpé jusqu’à un magnifique point de vue au mont Hakuto ! Il y avait un chemin de bois fabriqué que l’on pouvait suivre, et à l’extérieur notifié « interdit ». Ca m’a énormément fait penser au Yellowstone, avec les longs chemins de bois et l’extérieur interdit. Florian est tout de même monté pour voir du petit sommet ! On y voyait comme de la fumée sortir, et c’étaient en fait des fumerolles ! D’où l’odeur nauséabonde ! Il faisait beau, et on a pu admirer le mont Ôakan Dake près du lac Akan Kô, ainsi que le mont Meakan Dake de l’autre côté que nous allions grimper le lendemain !! Ahh, si le temps était ainsi demain, cela aurait été parfait ! Nous sommes redescendus, nous avons repris la voiture et nous l’avons posée sur le côté, le long du chemin non loin de l’entrée de la randonnée, derrière l’emplacement pour la tente.

 


 


 

Nous avons donc déplié la tente, et c’est là que nous nous sommes rendu compte de son immensité !!! Nous l’avons monté, puis Florian a voulu aller chercher de quoi nettoyer le riz dans la rivière en bas… Euh… ? J’avoue que, toute seule, je n’aurais jamais fait ! Bon, il a cavalé en bas et j’ai suivi tant bien que mal haha ! Mais je l’ai fais ^^ Et c’était super drôle ! Trop contente :P On s’est servis de l’eau de la rivière pour le riz et pour remplir la bouteille d’eau. Puis on est remontés, encore une fois je suis remontée tant bien que mal héhé. Et on a cherché du bois pour faire un feu. Une fois tout prêt, Florian s’est occupé de tout pour le feu, parce que moi, j’ai pas vraiment l’habitude, même pas du tout ! Ca m’a rappelé le Chili, bons souvenirs. Puis il a mis le riz à chauffer, et on a pu déguster autour du feu. C’était super cool ! Moi, j’adore. Si j’étais partie seule, j’aurais juste dormi dans la voiture haha. Une belle expérience ! Puis après, ben mine de rien, faut aller se reposer pour le lendemain, va falloir se lever tôt pour être en forme !! Youpii !!!

 


 


 


 


 

Meakan Dake

 

Le réveil sonne, faut se lever ! Euh… C’est qu’il semble pleuvoir fort dehors… Dépit. On entends bien les gouttes. Florian suggère de se lever plus tard, et il a eu du nez parce qu’après, la pluie s’est arrêtée. On a pu sortir et plier la tente au « sec », bien qu’il ait bien plu la nuit. Ah au fait, j’ai oublié de vous préciser qu’il y a des ours à Hokkaidô, et des panneaux partout signifiant de faire attention et de bien porter ses clochettes. Bon, on avait laissé la nourriture dans la voiture, mais je n’étais pas tranquille j’avoue. Finalement, pas d’ours, mais j’ai fais de drôles de cauchemars d’ours et de chevaux, un joli mix marquant mon séjour à Hokkaidô ! Hahaha. Bref, pas d’ours, c’est mieux comme ça ! Puis on a pris le petit déjeuner assis dans le mini coffre de la voiture, et c’est là qu’il s’est remis à pleuvoir… Zut de zut. Pas cool. On a pris la voiture et on s’est garés au départ de la randonnée. On s’est inscrit au registre, et on a débuté la randonnée à 7h tapantes. Let’s go !

 


 

On avait 3h pour monter jusqu’au sommet d’après la carte. Le tout début de la randonnée, dans la forêt, ne laisse en rien présager que nous allons grimper sur un volcan. Le chemin est simple, et la végétation est dense. Plus on avançait, et plus il y avait de végétation sur le chemin. Le pauvre Florian, qui était devant, s’est retrouvé complètement trempé parce que les herbes étaient tellement gorgées d’eau. J’ai fini trempée aussi, mais certainement moins que lui. Quoi qu’il en soit, c’est pas agréable du tout. On a marché marché… Ca a été assez long en fait avant de se retrouver vraiment sur la montagne, pas long au sens difficile, mais long au sens, ben long quoi. Mais nous y sommes arrivés ! En haut, il y avait un sacré vent, on était en imperméable avec la capuche quoi ! Mais c’était magnifique… Quelle merveille !!! J’en suis encore toute retournée tellement j’ai trouvé ça magnifique en fait. Vraiment… Ces couleurs, ce paysage… Oui, malgré le mauvais temps, c’était vraiment beau. Bien contente qu’on ait pris ce chemin ! Mais nous n’y étions pas encore, au sommet. Nous avons continué.

 


 


 


 


 


 


 

 

 


 


 

Et voilà ! Nous y sommes ! Venus de l’autre côté nous croisons 2 japonais qui sont aussi montés. En faut, il fait vraiment moche. Vent, pluie, brouillard… Bref, le mont Meakan Dake est censé offrir une vue splendide sur les lacs et les monts environs, et notamment sur le Daisetsu Zan, mais nous ne verrons rien, juste un panneau nous indiquant le sommet – 1,499 mètres. Même le cratère a décidé de se cacher !! Par contre, vu l’odeur, on ne peut pas se tromper : on sait qu’on est sur un volcan actif !! Bon, et on a mis combien de temps ? Ah,2h ? (je crois… ? Je sais plus exactement) Au lieu de 3h ? Bon ben cool. On décide de descendre au lac Onnetô, mais de l’autre côté -> ce qui signifie qu’on va devoir grimper le volcan à nouveau en sens inverse ! Mais bon, finalement on est pas trop fatigués, et c’est plus cool. Alors nous voilà à descendre vers le lac.

 


 


 

Je déteste les descentes, c’est fou. Puis ça glissait. Alors je me suis laissée emporter, et avec Florian on a fini par cavaler dans la descente ! Bon, arrivés dans la forêt on a ralentit avec toutes les racines (non pardon, j’ai ralenti !!), et puis on est arrivés au lac super rapidement en fait. On a fait en 3h ce qui aurait dû prendre presque 6h d’après la carte. On était un peu déçus parce qu’il n’y avait pas de table le long du lac pour pique-niquer, il y en avait un tout petit peu plus loin dans la forêt du camping. Du coup on s’est abrités, et on a pris notre déjeuner. Puis, c’est que, quand on est mouillés, il commence à faire friskette ! Et je me suis bien gelée après. En marchant, finalement, on a super chaud, mais dès que je m’arrête il faut que je me mette 15 couches pour ne pas avoir froid.

 


 


 

Puis nous sommes repartis. Allez ! J’avoue, repartir a été super dur pour moi. J’étais comme paralysée de froid haha, dur de redémarrer. Mais après, ça allait mieux, je me suis réchauffée, et c’était reparti ! Cela-dit, cette montée a été plus dure pour moi. J’ai avancé doucement, mais sûrement, mais doucement… doucement… J’avais pour espoir, malgré tout, qu’arrivés en haut ça se découvre. Mais pas du tout ! Parfois, même, Florian au loin disparaissait dans le brouillard sur le chemin haha. Tellement il faisait moche. Nous sommes retournés en haut et nous avons bifurqué sur le chemin nous ramenant à la voiture, et nous avons tout redescendu. Nous sommes repassés par le sommet magnifique tout coloré, qui m’a encore une fois fait pétiller les yeux face à tant de beauté. Ensuite, sur le chemin des feuilles, cette fois je suis passée devant, et j’ai compris la misère de Florian à l’allée, c’est que les plantes sur le chemin sont tellement trempées que vraiment, après, vous faites floc floc à chaque pas… Et c’est ultra désagréable, je déteste !

 


 


 


 

Nous voilà arrivés à la voiture. Trempés. On a rien vu. Mais alors, je pense qu’on s’est bien éclatés quand même ! Moi, j’en suis sortie ravie tout de même, une belle expérience, et puis, ben c’était un volcan actif tout de même ! Et le rêve que j’avais depuis des mois, de grimper Meakan Dake, s’est réalisé. Alors, beau temps ou mauvais temps, c’est l’accomplissement d’un de mes rêves, et cela me suffit, j’en suis heureuse. Après tout, j’ai déjà énormément de chance d’avoir pu vivre cela, et en plus je n’étais pas seule. Peut-être que ma perception des choses aurait été différente alors. Mais j’en garderai toujours un très, très bon souvenir, d’une expérience superbe !

 

Nous avons mis le chauffage à fond pour faire sécher toutes les affaires haha. Et nous sommes retournés à l’office du tourisme pour que Florian prenne la carte du Ôakan Dake qu’il avait l’intention de grimper le jour suivant. Je l’ai emmené au pied du volcan, et nous avons dû nous dire au revoir. Ben ça va faire bizarre de rentrer seule du coup, et de plus avoir Florian à la ferme aussi ! Après tout, on formait une grande famille, Hisae, Kiyoshi, Austin, Florian et moi. Donc il s’en est allé pour ses mois de marche, et moi j’ai repris la voiture.

 

Pfiou, c’était dur le retour. Dur déjà parce que d’être seule alors qu’on a fait le trajet à 2, c’est pas cool. Et puis j’étais en retard, donc j’ai roulé à 90 la plupart du temps… Avec le stress de me faire chopper. C’est pas dangereux en soit, en France on roule bien à cette vitesse, mais si jamais y’avait un radar ou la police… Mais fallait que je rentre avant la fermeture de l’agence ! Ensuite, je sais pas ce que j’ai trafiqué avec le GPS, mais j’ai oublié de lui dire de ne pas m’emmener sur l’autoroute. Alors quand j’ai vu les panneaux d’autoroute à un moment, j’ai paniqué et heureusement j’ai pu retrouver le chemin de la nationale. Oui, sauf que cet idiot de GPS voulait absolument que je passe par l’autoroute et ne me réinitialisait pas le trajet. Je me suis débrouillée comme une grande sans GPS du coup, aussi beaucoup grâce à mes souvenirs sur le trajet de l’aller, et les panneaux sont bien clairs aussi à Hokkaidô.

 

Je suis arrivée à temps à l’agence, et j’ai même pu m’arrêter juste avant à un conbini m’acheter 2-3 trucs pour manger avant d’arriver chez la maman de Hisae. Oui, car elle m’avait donné son numéro, et si je ratais le train de 16h j’allais dormir chez elle, qui vit à Obihiro. Etant arrivée à quasiment 7h, j’avais largement raté le train. J’ai cherché quel était le bon bus car j’avais l’adresse, en demandant aux rares personnes qui attendaient, et en allant carrément demander au chauffeur de bus. Il m’a indiqué le numéro, et quel coup de chance : le bus arrivait dans 3 minutes ! J’ai tenté de contacter Hisae, en vain, le bus arrivait, j’ai demandé confirmation au chauffeur, et hop c’était partit. J’ai appelé la maman de Hisae, qui ne comprenait pas ce que je lui disais et qui pensais que je m’étais trompée de bus, me sommant de descendre vite et de changer, complètement paniquée au téléphone. Du coup, j’ai flippé aussi ! J’ai appuyé sur le bouton d’arrêt. Heureusement, le gentil chauffeur m’avait entendu au téléphone, et m’a confirmé que je ne m’étais pas trompée. J’ai donc rappelé la maman de Hisae pour lui dire que tout allait bien et que j’arrivais bientôt.

 

Hop, je descends, il fait nuit noire. Je cherche comment trouver l’adresse… Euh… Je ne sais pas… Bon, j’appelle la maman, et je lui demande de me dire par où aller. Elle me demande les magasins autour de moi, et ne les reconnaît pas !!! Elle se demande où je suis ! Alors me voilà paniquée à nouveau. Fatiguée, avec tous mes sacs, triste d’avoir laissé Florian, ne comprenant carrément rien à ce qu’elle me dit, je sens que je vais craquer et céder aux larmes si ça continue. Finalement, la maman de Hisae m’ordonne de rester sur place, me disant qu’elle vient. Oui mais elle a plus de 80 ans ! Je me sens mal. Mais j’attends.

 

Puis je la vois arrivée. Ouf ! J’étais donc bien au bon endroit. On s’est déjà vues, et je suis heureuse de la revoir, cette dame d’une extrême gentillesse. Nous sommes allées à pied jusqu’à sa maison, et en arrivant dans le quartier j’ai alors reconnu le coin. Elle m’a accueillie à bras ouverts dans sa maison alors qu’il était 9h du soir. Je pensais poser mes affaires et juste dormir sur le canapé moi. Mais non… Elle avait tout, mais alors tout préparé pour moi ! Elle m’a dit d’aller prendre mon bain. Pensant la gêner, j’ai gentiment refusé, mais elle a insisté, elle a tout préparé. Du coup, après cette rude journée, me voilà à prendre une douche chaude... j’en pleurais de joie pour tout vous dire. Et je sors, elle m’avait préparé une robe de chambre toute propre ! J’enfile la robe, et je sors et je l’entends cuisiner… Non, c’est pas possible, dites-moi que je rêve ?! Elle me somme d’aller dans le salon et d’attendre, et la voilà à m’apporter des plats, qui ne s’arrêtent jamais… Tomates, riz, préparation maison… ça ne s’arrêtait pas. Et elle m’en proposait toujours plus, du lait, tout tout… Elle a insisté pour me resservir du riz, j’étais tellement calée que j’ai refusé, mais elle m’a dit qu’au Japon, on ne se ressert pas uniquement si on assiste à un enterrement, alors j’ai dû accepter un autre bol de riz. Puis elle a voulu faire ma lessive !!! Si si ! Elle a pris toutes mes affaires et hop à la machine ! Puis elle m’a apporté des gâteries, des boissons… Ensuite, elle m’a apporté un pyjama, il fallait que je change de vêtements pour dormir. Et elle m’a montré mon lit, tout préparé, tout beau…

 


 

Avant de se coucher, on a passé du temps à regarder les vieilles photos de sa famille. Son mari, elle, ses enfants dont Hisae, ses petits-enfants, et surtout leurs mariages. Elle était si fière de ces photos de mariages ! Et les photos de Hisae pendant son triathlon, et à cheval, elle est aussi très, très fière de sa fille. Elle m’a parlé de son fils qui s’inquiète pour elle, qui fit à Kushiro… Bref, elle m’a raconté tout un tas d’histoires avec les photos. J’ai adoré… Mais il se faisait super tard. L’heure d’aller au lit, surtout pour elle peut-être. Et moi, la fatigue me tombait dessus. En allant me coucher, je ne trouve plus mon ipod… Où est-il ? Oh… Ma poche de polaire… Il est resté dedans… La machine à laver… Une bonne journée ne peut pas rester parfaite, bon, eh bien, tant pis, j’ai perdu mon ipod…

 

Retour à la ferme

 

Le lendemain matin, je voulais être au ranch le plus tôt possible pour aider, mais la maman de Hisae n’a absolument pas voulu et m’a dit que j’y serais pour le début d’après-midi, que je pouvais me reposer toute la matinée. Soit ! Je me suis donc levée tranquillement vers 7h, et en me levant j’ai salué la maman de Hisae ainsi que son magnifique petit oiseau coloré, Pico Chan, toujours perché sur son épaule. Mais il n’aime pas beaucoup les étrangers, du coup il est retourné de lui-même dans sa cage pour bouder ! Elle m’a encore préparé un festin et nous avons petit-déjeuner toutes les deux, devant la télévision. Elle est ensuite venue s’excuser, elle avait trouvé mon ipod dans la poche de ma polaire en mettant les affaires à sécher… Comme prévu, il ne marchait plus…

 

On a passé la matinée à regarder la télé et à papoter, de tout et de rien. Une matinée à larver quoi. J’avoue que ça fait du bien après quasiment un mois sans un seul jour de repos (j’ai le droit à un jour par semaine, mais je ne les prends jamais parce que je suis vraiment trop heureuse d’aller travailler à la ferme chaque jour). Mais après, ça devenait long. Elle a voulu me refiler plein de sacs pour que je porte plus facilement, et elle m’a donné de la nourriture et des boissons ! Sacrée mamie, c’est moi qui vous le dit. Elle a le peps ! Puis elle a appelé un taxi parce qu’elle devait aller faire des examens à m’hôpital, et elle en a profité pour me déposer à la gare. Elle a aussi refusé que je paye, bien sûr… Après des adieux difficiles pour moi, je me suis dirigée dans la gare. La gare de Obihiro est sympa, y’a tout plein de chocolats de Obihiro et alentours, j’ai fais quelques emplettes mais pas trop vu que j’étais déjà bien chargée, et puis je pensais retrouver les mêmes chocolats à l’aéroport de Sapporo (c’est une erreur, on ne trouve pas les boites de Obihiro à Sapporo !). Puis j’ai pris mon train, sans mon ipod… Et le bus, et j’ai retrouvé Hisae grand sourire comme toujours, toujours heureuse, et on est rentrés à la ferme. Elle m’avait préparé à manger, elle pense toujours à tout. Et voilà le cours de la vie à la ferme a repris !

 

Je précise que j’ai une chance de folie, j’ai tenté de brancher mon ipod, dernier espoir… Et celui-ci a refonctionné !!! Mes écouteurs aussi, intacts ! Tout marche comme avant ! C’est incroyable !!!

 

Donc, une superbe randonnée. Je remercie Florian d’être venu avec moi, sans lui ça n’aurait absolument pas été pareil. Et puis, malgré le temps, j’en garde donc de merveilleux souvenirs, ainsi que de l’accueil de la maman de Hisae. Hokkaidô, c’est un magnifique rêve que je vis chaque jour, auprès de gens adorables… Merci, merci, merci !

 




12/08/2014
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