japon-sauvage

1er mars 2014

Le jour d'avant, à 23h30, nous embarquons donc dans le bus de nuit nous menant à Kawaguchi Ko, un des 5 lacs entourant le mont Fuji, le plus proche de ce géant blanc. Il pleut tellement et nous avons du retard, nous prenons donc le taxi jusqu'à l'arrêt de bus car si on le rate, on l'a dans l'os ! Nous voilà donc à attendre sous la pluie que le bus arrive enfin. En entrant, tout est bien ! Mieux qu'un avion dites donc ! Il y a largement la place pour s'étendre, les sièges se couchent presque totalement, on a un petit rideau sur la fenêtre mais aussi à l'intérieur pour ne pas être gêné par les autres, une petite couverture... Bref, le "luxe" à première vue ! En plus, il n'y a presque personne, donc nous sommes entourés de sièges vides, et ça c'est super cool. Bon, cependant nous n'aurons pas tellement dormis, à nous retourner à droite à gauche, ce n'est pas le confort d'un lit, de plus à chaque arrêt les lumières s'allument. Bref, une nuit qui ne fut pas des meilleures, mais ne nous plaignons pas trop.

Nous y sommes, Kawaguchi Ko... La neige arpente les bords de routes, les toits, les champs... Partout partout. Et le temps aussi promet de la neige. Du coup, le Fuji se cache derrière les nuages grisâtres. Mais nous espérons que le vent tourne en notre faveur... Nous appelons le propriétaire de la Guest House où nous avions réservé qui vient nous chercher en navette gratuite. Rapidement, nous voilà donc à la Guest House, super grande, super sympa, et le gars aussi est vraiment gentil. Nous déposons nos grosses valises et ne prenons que le nécessaire, nous renseignons sur ce qu'il y a à faire, et hop c'est partit.

A pied jusqu'à la gare. Nous décidons d'aller visiter le grand sanctuaire non loin : Fuji Sengen Jinja. Son histoire ? Eh bien à l'époque, les pèlerins (partant de beaucoup plus loin puisque les transports jusqu'ici n'existaient pas) venaient prier au sanctuaire avant de faire l'ascension du mont Fuji, afin de demander aux Kami la protection. Nous décidons d'aller jusque là-bas à pied. Mauvaise idée peut-être, nous avons froid et la brume tombe de plus en plus. Nous ferons un petit passage dans un magasin de livres histoire de nous réchauffer (Book-Off), et nous reprenons la route. Enfin arrivés, dans la gare nous nous réchauffons un peu et nous décidons de casser la croûte. Un petit Mos Burger, le fast food japonais type Mc Do mais en meilleur (et plus petites quantités aussi, nous sommes au Japon...). Miam miam. Et en dessert, un petit Taiyaki (gâteau en forme de poisson fourré de pâte de haricot, de patate douce, de chocolat ou bien de crème pâtissière au choix !), et une glace pour Edouard !

Nous revoilà en chemin. Nous passons devant les anciennes auberges accueillant autrefois les pèlerins et leur permettant de passer la nuit au chaud. Le long de l'allée du sanctuaire, nous sommes époustouflés par l'ambiance mystique qui règne ici grâce à la brume et à la neige jonchant le sol. Séance photos oblige... Puis nous avançons jusqu'au grand Torii. Et là, un groupe de touristes japonais arrive en masse, pas de chance, on les attire ! Nous faisons abstraction en nous baladant sur les côtés, avant de pénétrer à notre tour dans le grand sanctuaire, imposant et magnifique. Celui-ci méritera largement un Shuin. Nous faisons le tour du propriétaire, visitant les moindres recoins du sanctuaire et de ses petites annexes. Plus loin, deux reproductions des Mikoshi utilisés lors de la grande Matsuri chaque année se tiennent derrière une vitre, imposants. On imagine avec délectation ce que la Matsuri doit donner... Impressionnante et magnifique, animée, très animée certainement.

Nous repartons après avoir bien profité des lieux, direction la gare. Nous reprenons un petit goûter, Taiyaki parce que c'est super bon, et cette fois nous rentrons en train, et non à pied ! Nous revoilà au centre. Le temps est toujours maussade et le Fuji ne se montre point, il ne se montrera pas. Nous allons donc nous promener aux bords du lac de Kawaguchi Ko, nous n'avons cependant pas tenté d'y plonger ne serait-ce qu'un petit doigt !! C'est très beau, un peu grisâtre cependant ! Nous marchons, et entrons sur le pont traversant le lac jusqu'à l'autre rive. Non, rien à faire, Fuji est trop timide. Retour, en chemin nous trouvons le onsen-rotenburo que j'attendais avec impatience... Chouette ! Nous allons nous reposer à la Guest House.

Il serait temps de manger ! Nous pensions aller faire 2 courses, mais nous aperçevons une affiche pour un restaurant qui fait des spécialités de la région de Fuji. Cool ! Allons-voir. Cela nous fait une petite trotte tout de même dans la fraîcheur du soir. Arrivés là-bas, le bâtiment est magnifique. Les plats ne sont pas donnés, mais sont énormes et ont l'air délicieux ! Nous testerons donc la spécialité d'ici : le Hôtô, une sorte de soupe Udon mais dont les pâtes sont bien plus grosses et plus épaisses (très, très, très bonnes !) rempli de divers légumes dont le potiron !! C'était dur dur de tout terminer, mais c'était excellent... Miam miam. L'intérieur était magnifique, très grand, des tables basses sur tatami, c'était vraiment agréable. Nous rentrons ensuite le ventre explosé !

Edouard et Claire préféreront rester à la Guest House, quant à moi je m'en vais pour le rotenburo. Pas question de repartir sans être allée dans les sources chaudes de la région de Fuji, qui plus est en plein air dans un bassin entouré de pierres ! En plus, quelle chance, il n'y avait quasiment personne et j'ai pu testé les 3 onsen tranquillement, et avoir le rotenburô en pierres pour moi, rien que pour moi ! J'en ai profité un max, et j'étais limite déçue de devoir ressortir parce que j'avais vraiment trop chaud.

Quant à la chambre, c'était incroyable : on se serait crus dans un ryôkan. Chambre de type japonaise, tatamis et futons super confortables et super chauds, petite table basse au milieu, petite terrasse... Ahhh, quel bonheur ! Dommage que nous n'en profitions qu'une nuit. De plus, dans le salon, nous avions à disposition un Kotatsu : c'est une table basse sous laquelle vous mettez les pieds et les jambes, et qui chauffe... J'adore !

2 mars 2014

Le lendemain, nous décollons de la Guest House pour aller à Iyashi no Sato, un vieux village reconstruit avec des maisons de ferme d'autrefois nommées Minka, aux toits de chaume. Hélas, le temps est toujours maussade... C'est notre dernière chance de voir Fuji, mais nous n'avons plus beaucoup d'espoir... Nous prenons un "Retro Bus", vieux style de bus qui parcourt les 2 lacs alentours de Kawaguchi Ko et de Sai Ko afin de permettre aux touristes de se rendre d'un point à un autre, mais aussi de faire du Sightseeing (vous pouvez donc rester 2h dans le bus et profiter de la vue, quand celle-ci s'y prête !). Nous nous arrêtons, nous sommes les rares étrangers à se trouver ici. Le village, au creux des vallées de montagne, est sous la neige et vraiment magnifique. Nous nous en approchons, et payons à l'entrée.

En effet, Iyashi no Sato a été détruite par un typhon en 1960. Le village a été en partie reconstruit, seules une trentaine de maisons (me semble-t-il) ont été reproduites, contre bien, bien plus auparavant. Les villageois n'y vivent plus mais vivent dans des maisons plus récentes de l'autre côté de la plaine, et le village de Minka est désormais uniquement réservé au tourisme et abrite les agriculteurs et les fabriquant du coin. Tous les produits viennent de la région de Fuji et sont donc des produits locaux que l'on ne trouve que là, et le reste sont des produits fabriqués mains (poterie, vêtements, carnets, sculptures, peintures, et j'en passe). Afin de pousser les touristes à ouvrir les portes des Minka, un système de "Stamp Rallye" est mis en place : certaines Minka ont un numéro et il faut entrer et demander le tampon que l'on appose sous le numéro. Il faut ainsi faire tous les numéros et à la fin on gagne un petit quelque chose (des biscuits japonais en l'occurrence ^^).

Nous avons donc pu entrer dans les Minka. Nombre d'entre elles ont été modifiées comme le sol qui n'est plus toujours en tatami, ou comme la disposition des salles. Mais certaines sont exactement conservées comme autrefois, notamment la salle d'exposition : on entre par une porte, et sur le côté il y a une grosse marche qui donne sur la salle entière de tatami. Il faut bien sûr ôter ses chaussures. Au centre, un trou est creusé dans le tatami afin de fabriquer du feu : à l'époque, c'était le moyen et de faire chauffer la pièce, et de faire la cuisine ou le thé. En effet, on pendant la bouilloire qui chauffait au-dessus du feu, et on mettait des coussins autour du feu où l'on s'installait confortablement. Nous avons testé avec Edouard et Claire, et nous avons pu longuement discuter avec une mamie qui s'occupait bénévolement de cette maison. Elle nous a donc raconté une partie de son histoire, elle a vécu autrefois dans ces Minka mais depuis leur destruction, elle vit dans les maisons récentes. Cependant, certainement par nostalgie et pour conserver l'histoire, elle vient, avec d'autres bénévoles, s'occuper des maisons et du village. Elle nous a offert du thé et de quoi manger. Elle était si gentille... Nous avons pris congé, mais j'en garde un souvenir extraordinaire, une très belle rencontre.

Pendant notre "Stamp Rallye", nous avons aussi pu discuter avec un vieux monsieur très sympathique. A ce moment là, sa femme rentre, certainement des courses, et du coup nous a offert une patate douce bien chaude à chacun. Elle était si gentille ! Et la patate douce super bonne ! Nous avons vraiment été chanceux ce jour-là. Petit à petit, la neige fondait sur les toits, la température réchauffant. Et soudain... Les nuages ont commencé à se dissiper près du Fuji. Nous nous sommes rués sur le pont en hauteur du village, et nous avons attendu. Et l'espoir disparu est réapparu : le Fuji s'est montré ! Les nuages ont caché ses racines et son chapeau, mais nous avons pu l'admirer malgré tout. C'était extraordinaire. Ouf ouf ouf ! Merci Fuji ! Nous l'avons longuement admiré avant d'aller manger un peu.

Nous sommes entrés dans une petite maisonnette tenue par une dame très gentille, un peu trop cependant car très collante ! Nous avons commandé des pains au curry. Nous nous sommes mis autour d'une table où, au milieu, elle faisait cuire des patates douces, et c'était très agréable, bien réchauffant. Le Fuji a révélé son chapeau l'espace de quelques courtes minutes. Il se sera finalement montré une heure, avant de disparaître à nouveau, au grand Dam d'un chinois venu avec son super matériel de photographe un tout petit peu trop tard. Fuji ne se sera plus jamais montré dans la journée. Nous avons flâné avant de reprendre le bus, nous menant à la cave du vent.

Cette cave a été creusée par la lave. N'oubliez pas que le mont Fuji est un volcan ! Certes endormi aujourd'hui, mais qui a connu une activité très forte autrefois. C'est donc très impressionnant, en plus le froid pénétrant dans la cave, des stalactites immenses se sont créées à l'intérieur. Plus loin, étaient entreposés je ne sais plus trop quoi car la température, étant stable, permet de stocker des aliments. La visite fut courte. Nous devions aussi visiter la cave de glace, mais le bus arrivant dans 30 minutes nous n'avions pas le temps de nous y rendre. Tant pis... C'est donc en rétro bus que nous rentrons à la Guest House.

Nous retournons à la gare en shuttle, et nous prenons notre bus qui nous mènera ensuite à Shinjuku... Tôkyô...

Ah, et j'ai oublié de vous dire ! J'ai acheté du beurre de pomme (oui oui), et c'est carrément excellent ! J'aurais dû en prendre 2 pots : ça a un petit goût de pomme, tout en ayant aussi le goût du beurre, et la consistance est différente, presque comme une confiture, mais pas vraiment... Un régal, à essayer absolument !