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Kyôto - Pèlerinage de Tanukidani no Ofudô San 狸谷のお不動さん

Mai 2014

 

Je vous en ai parlé récemment dans l’article de Hiei Zan. Le fameux pèlerinage de Tanukidani no Ofudô San. On ne savait pas exactement de quoi il s’agissait, mais on savait que le fameux samurai Miyamoto Musashi y était passé. Du coup, nous avons décidé d’y aller ! Nous avons donc emprunté le début du chemin de Hiei Zan. Vous vous souvenez peut-être que j’ai perdu ma carte de randonnée, et elle m’est absolument essentielle. Je dis donc à Edouard qu’il est préférable de prendre le chemin de droite pour aller au Mont Uryû, de toute manière c’est le même temps. Nous prenons donc à droite. Il a beaucoup plu récemment, et le sol est super boueux, certains arbres sont tombés et il y a eu des glissements de terrains. Déjà que l’autre fois le chemin était en piteux état, là c’est pire ! Sur notre droite, au moment de passer le tout premier sanctuaire, nous faisons la rencontre d’un magnifique serpent marron, grand et très attentif à nous. Immobile, il nous fixe et ne bouge pas, prêt à se défendre en cas de problème. Je ne peux que penser qu’il pourrait s’agir du Kami du sanctuaire, sous la forme du serpent, protégeant les lieux. Nous reprenons la marche, je me retourne et je le vois alors s’éloigner en glissant entre les feuilles. Nous arrivons en haut de la butte, je sais que le chemin part du sanctuaire alors on monte en vue de trouver le sanctuaire.

 


 

La marche n’en finit pas. Cela doit faire bien 30 minutes maintenant. J’étais pourtant persuadée que le sanctuaire était à à peine 10 – 15 minutes de marche ! C’est bizarre ! Bon, continuons un peu. Nous arrivons à une intersection. Mais… ! Je suis sûre que cette intersection est censée être après le sanctuaire, bien après ! Qu’a-t-on fait, comment a-t-on pu passer à côté du sanctuaire ? Je vérifie mes photos conservées sur mon appareil photo et j’ai ma confirmation… Le chemin pour le pèlerinage était bel et bien avant ! Mince ! On rebrousse chemin. Décidément !

 

La voilà notre réponse. Le sanctuaire est sur le chemin de gauche, au début. En plus, sur le chemin de droite, nous n’avons jamais retrouvé ma carte. Envolée, emportée avec la pluie, ou par un randonneur de passage, on ne saura jamais. J’ai plus qu’à en racheter une ! Donc nous voilà à une intersection pour le pèlerinage, nous suivons le chemin annoncé. Et là, d’un coup, on peut aller à gauche ou à droite, pas d’indication… Comment faire ? Bon, ben on prend à gauche. On attaque une belle descente, et là on trouve un panneau. Bon… Pas très clair. On continue dans une descente assez folle pendant laquelle il faut s’accrocher à une chaîne pour ne pas glisser. Et d’un coup, on arrive derrière le temple ! Mais le chemin qui arrive à l’intérieur semble être de l’autre côté… On pense s’être trompé d chemin, on rebrousse chemin et la descente de toute à l’heure, on la refait tout en montée ! Dur dur. Tout le long, nous suivons, tous les 100 mètres je pense, des statues de Bouddha tous différents. Le chemin est vieux et on voit qu’il est peu usité, mais pourtant parfois, près des statues, on trouve de vieilles ratisses pour prendre soin des lieux. Nous arrivons enfin au temple, ouf ! Finalement, en lui-même le chemin est super court, l’histoire de faire quoi, 10 – 15 minutes de marche maximum. Mais il est original de par ses statues, et je ne sais de combien il date, mais il a une belle valeur historique. Mal préservé, mais préservé tout de même, c’est un joli trésor je trouve.

 


 

Nous arrivons enfin ! Nous descendons les marches et nous arrivons en hauteur sur un promontoire de bois d’où l’on voit bien le temple nommé Tanukidani Fudô In. Il ressemble à un mini Kiyomizu Dera ! Et il a même plus de charme. Nous croisons un papi qui fait son entraînement : il est monté jusqu’en haut, et redescendu, très à fond ! Nous entrons dans le bâtiment du temple. Je le trouve vraiment magnifique, un petit bijou caché et inconnu de la ville de Kyôto. Il n’est pas très grand certes, mais cela n’enlève rien à son charme. Il a un petit côté neuf, ou rénové, cependant. Sur les piliers sont attachées tout plein de tablettes avec un corps d’homme représenté dessus, et les gens ont entouré des parties. Les gens viennent en fait déposer une tablette ici soit pour demander la guérison d’une ou plusieurs parties du corps, soit pour demander à ce que celle-ci soit en bonne santé. Je ne veux rien dire, mais sur la majorité des tablettes, c’est le sexe qui est entouré… J’ai trouvé cela original cela dit je n’avais jamais vu ceci ailleurs. Et sur la rambarde, des tas de Omikuji sont accrochés. C’est tout cela qui rend cet endroit magnifique.

 


 


 


 

Nous entrons dans la pièce. Très belle, très dorée, très décorée comme d’habitude, avec au fond une statue de Fudomyô, assez intéressante. En fait, elle fait un peu peur (comme toujours mais là plus que d’habitude), et elle est en contraste avec les dorures à l’avant puisqu’elle est au fond cachée dans l’ombre, et ses yeux sont comme illuminés. Chose étonnante : à chaque fois que je prends une photo, je n’arrive jamais à obtenir la statue, elle disparaît toujours, ou bien seuls ses yeux ressortent. J’ai finalement réussi à en avoir une à peu près correcte. Etonnant non ?! J Voilà, nous sommes restés un moment à admirer l’intérieur, puis nous sommes retournés sur la « terrasse » d’où nous avons pu admirer la vue, et notamment une petite cascade avec devant un Torii. Je vais vous expliquer son importance un peu plus loin.

 


 


 


 

Nous sommes allés faire nos shuin dans la partie hypra moderne (et moche comme tout) du temple sur le côté, et nous en avons profité pour demander un peu plus d’informations sur Miyamoto Musashi qui, selon l’histoire, se serait à cet endroit même entraîné sous la cascade que l’on voit en bas. Elle ne semble pas savoir et s’en va demander à un moine, qui lui donne les infos de base en gros, oui Miyamoto Musashi s’est entraîné sous cette cascade, il a fait le Shugyô donc. Bon. Et du cup, comme sur ma randonnée j’étais très intriguée par ce Jidôdani no Ofudôson, je leur ai demandé de quoi il s’agissait. Gros blanc… Et le moine s’en va nous demande d’attendre… On l’entends taper sur son clavier (si si…) et il revient pour nous dire qu’il s’agit d’une station de onsen, mais qu’il y a aussi un temple, mais que les gens y vont pour aller au onsen. Une découverte tiens ! Si j’ai le temps j’irai voir. Cela me laisse un peu déçue cela dit, le nom étant si intense !! Puis le moine nous offre soudainement un charme de protection de Fudomyô à accrocher sur la porte, comme ça, spontanément ! En nous disant de l’apposer sur une porte pour protéger les lieux… En plus, c’est trop beau ! Je le garde précieusement en attendant de revenir en France.

 


 


 

Nous avons pris congé puis nous sommes descendus jusqu’à la cascade. Moment assez intense quand l’on sait que Musashi est venu ici… Edouard allume de l’encens en son honneur, et nous restons un moment ici, observant les statues à l’intérieur, certainement posées ici parce que justement Musashi est passé ici. Un dernier coup d’œil au temple vu d’en bas, et nous prenons les escaliers pour descendre. Ah oui ! Je comprends que le monsieur vienne s’entraîner ici ! D’en bas, cela doit être assez balèze pour aller jusqu’ici. C’est un très très beau chemin. Je conseille vraiment de venir voir ce temple en partant d’en bas, depuis la ville, et si le cœur vous en dit de faire le court pèlerinage. En chemin, nous croisons des tas de Tanuki, ainsi que le Kami des toilettes… (si… Et ce n’est pas la première fois). Un autre monsieur court dans la montée et fait son sport. Dans le chemin des marches, au beau milieu soudain se trouve une magnifique statue de moine portant le chapeau de paille et tendant un bol, sur sa robe et ses pieds sont accrochés tout plein d’amulette, à nouveau je trouve cela magnifique. Nous continuons la descente et nous croisons le chemin des 7 Bouddhas du bonheur en statues, souriant et semblant inviter les gens à monter. Sur notre droite ensuite une colonne de Torii rouges et une sorte de sanctuaire.

 


 Tanuki

 


Statue de moine

 


Les 7 Bouddhas du bonheur

 


 


 

Nous arrivons en bas, et nous tombons sur un sanctuaire qui effectue une cérémonie. Tout d’un coup, on comprend ! Le professeur d’Edouard avait parlé d’un sanctuaire effectuant des cérémonies vers 16h pour les voitures… Cela nous semblait si loufoque ! Et bien voilà, devant il y a une camionnette blanche de travail, et 2 hommes à l’intérieur ainsi que le prêtre qui exécute la cérémonie. Incroyable… Par hasard nous tombons dessus ! C’est marrant. Quand on regarde les prix, on se dit que, quand même, faut le vouloir pour faire une cérémonie ! Possibilité de le faire pour la journée, plusieurs mois, ou l’année (et là c’est exorbitant !!!). Sans oublier les mamori pour les voitures !

 


 

Nous descendons ensuite, jusqu’à un autre sanctuaire qui honore Miyamoto Musashi (Hachidai Jinja). Non seulement il est très beau, mais en plus il y a aussi une belle statue représentant Miyamoto Musashi. Le plus important aussi : il expose un morceau de bois (Sagarimatsu) de l’arbre dans lequel Miyamoto Musashi s’est caché après une embuscade, pour riposter. Cet arbre était situé à Ichi Jôji, à 5 minutes d’ici, et c’est tout ce qu’il en reste aujourd’hui. Miyamoto Musashi s’était alors battu à cet endroit même contre la fameuse école Yoshioka, en 1604. Le morceau de bois est entouré d’un shimenawa et protégé d’une vitre, il est précieusement conservé. Ce sanctuaire abrite aussi Susano no Ômikoto, et les gens viennent prier pour le bonheur, le succès dans le business, les études et le mariage. Il est dit que Miyamoto Musashi aurait prié à ce sanctuaire juste avant d’aller se battre.

 


 


 


 

Voilà. Ensuite nous avons repris la route et nous sommes rentrés dans les jardins du Shinsen Dô. Le temple a l’air vraiment somptueux ! (C’est un temple, mais à l’époque c’était une villa, il ne ressemble donc pas du tout à un temple mais on peut y croiser de nombreux moines). Mais il était réservé pour une journée spéciale et nous n’avions accès qu’aux jardins, gratuits (je ne sais pas si c’était juste aujourd’hui ou pas), qui furent fort sympathiques.

 


 


 


 

Ensuite, nous sommes descendus jusqu’à Ichi Jôji. L’arbre a donc disparu, le lieu est entouré de bâtiments et de routes, mais est conservé comme un petit lopin de terre avec les arbres descendants de celui de Miyamoto Musashi, et un écriteau, pour que l’on se souvienne de l’histoire de cet homme, qui a marqué l’histoire du Japon.

 


 

J’avais espéré pousser jusqu’au Manshû In et temples alentours, mais il est 5h passé, et tout ferme à cette heure-ci. Nous sommes donc rentrés sur cette bonne journée, cette bonne petite escapade sur les traces de Musashi, et des temples et sanctuaires oubliés du nord de Kyôto.

 

Un peu de lecture pour la fin !

 


 

INFORMATION

Le 28 juillet 2014, une matsuri du feu aura lieu au temple de Tanukidani Fudô In à partir de 7h du soir !

Si vous avez besoin de sa localisation, la voici :

Prenez la ligne Keihan jusqu'à Demachiyanagi, descendez et prenez la ligne Eizan jusqu'à la station nommée "Ichijôji" (3ème arrêt), il vous faut ensuite marcher courageusement jusqu'au Tanukidani Fudô In (en chemin il y a donc le temple Shisendô et le sanctuaire Hachidai Jinja)

 

Voici la photo de la matsuri. Je pense que cela sera quelque chose de bien sympathique ! Allez-y absolument !!

 




25/06/2014
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