japon-sauvage

Bonjour à tous !

Je suis retournée au Japon, mais cette fois en voyage de 2 semaines seulement. Et oui, les longs périples de plusieurs mois ne sont pas toujours possibles... !

Le premier jour de mon arrivée, petit retour nostalgique sur Kyôto.

Honnêtement, ce retour a été violent en fait... A l'aéroport de Ôsaka, tant de monde, tant de bruit ! Des gens qui courent de partout, du brouhaha, des explosions de ventes marketing... Je me suis posée un instant, tentant tant bien que mal de faire fonctionner le wifi de mon "nouveau" vieux smartphone prêté (faut bien se mettre à jour pour un voyage, Mlle anti smartphone ! ^^), mais je n'ai jamais réussi à le faire fonctionner à Ôsaka. Tant pis... Je suis allée à Softbank pour demander une nouvelle carte prépayée sur mon vieux téléphone japonais (qui a donc 5 ans) mais... voilà qu'on m'annonce qu'il n'y a plus de réseau, et cela car il est trop vieux... Bon... Ben j'y peux rien hein ! Tant pis, pas de téléphone japonais pour joindre mes amis ou bien les logements que j'ai pris, et pas de wifi ! Coupée du monde ? Quand même pas, c'est pas la fin du monde non plus, j'ai toujours fais sans smartphone !

Allez, go le JR. Galère... Je veux prendre mon ticket, mais le Nankai est moins cher, mais je sais plus comment on va à Kyôto par le Nankai...  Alors je vais demander, avec mon super japonais vieux de 4 ans plus pratiqué mais... qui fonctionne toujours (trop fière ^^) !!! La dame me renvoie au bureau JR, mais y'a une queue infernale... Je m'y résous au début, un peu fatiguée et énervée de devoir faire la queue derrière tous les étrangers qui ne viennent au bureau que parce qu'ils vont chercher leur JR Pass (que je n'ai pas) et qu'ils ne parlent pas un mot de japonais (alors que moi, si). Bon, et puis zut, ça fini par me gaver, je quitte la file et je vais aux tickets automatiques et paf, je prends mon ticket, osef le prix, je suis en vacances après tout !

Et me voilà dans le train. Et bien sûr, dans la fatigue et le cerveau en compote à cause de tout ce brouhaha, ce monde et ces lumières artificielles infernaux, je rentre dans le premier train un... local ! L'erreur, la bourde... Bon, tant pis, au moins je suis assise haha, sauf que depuis l'aéroport jusqu'à la station de Ôsaka (où j'ai un changement), ça prend un temps interminable... Je me repose en attendant, observant la ville à travers les fenêtres... Et je ne peux m'empêcher de penser :

"Mais qu'est-ce que je fais là, moi..."

Oui, moi qui suis revenue au Japon pour aller randonner dans les montagnes de Kyôto, sans personne, montagnes isolées, avec peu de randonneurs, un endroit pour me retrouver seule, avec moi même, dormir en tente, méditer, trouver le calme, la sérénité. Moi qui vis, depuis un an, en Haute Savoie, dans une petite vallée paisible, perdue à 800m d'altitude, entourée de champs, moi qui passe mes jours de congés à randonner, m'occuper de ma jument, aller me reposer dans les champs, lire ou méditer au bord des rivières, tout contre un arbre... Moi qui ai oublié ce que le mot "ville" signifie réellement, moi qui ai oublié le monde pressé d'aujourd'hui.

Comme Thich Naht Hanh dit "nous vivons comme des mors", toujours pressés, toujours dans le "faire", toujours à vouloir se dépêcher, tout avoir maintenant quand nous le voulons, nous qui la technologie rend dépendant.

Et moi, je me retrouve, en cet instant, baignée dans cette activité folle, des japonais qui travaillent comme des forcenés, des salary man en face de moi, des gens qui courent, des gens qui ne sourient pas, des gens les yeux rivés sur leurs écrans, des gens qui ont oublié de vivre en fait, de vivre l'instant présent.

Mais je repense aux mots de Shunryû Suzuki, maître Zen de l'école Sôtô : "Le calme dans l'activité."

Où suis-je ?

Pourquoi je suis là, déjà ?

Maintenant, vous voulez peut-être savoir, vous qui me lisez, pourquoi je me suis décidée à retourner au Japon.

Et bien, certains le savent, d'autres non, mais je me suis formée en Reiki, et je vais, je l'espère, continuer de me former. Reiki, méthode énergétique, permettant de soulager corps et esprit par imposition des mains.

Oui mais pourquoi le Japon ?

Eh bien, car le lieu de naissance du Reiki est Kurama, une montagne au nord de Kyôto, où Mikao Usui (le fondateur du Reiki Usui Ryôhô) a pratiqué une méditation de 21 jours.

Kurama, je la connais bien cette montagne... J'y suis allée tant de fois. A cette époque, je ne connaissais rien des énergies, du Reiki, ou autres pratiques. Et pourtant, ce lieu avait "quelque chose" comme je disais toujours. Oui, "quelque chose" de puissant, qui me poussait à toujours vouloir revenir, un lieu où je me sentais vraiment bien.

Alors, cette fois, mon retour avait un double sens pour moi, et mon intuition m'a guidée et m'a poussée à faire ce voyage.

Donc me voilà, le 22 mai, arrivée à Kyôto...

Et, dans la gare, où je cherchais à aller manger au "Musashi", un restaurant de sushi tournant que j'aimais bien, je me perds... Oui je me perds dans la foule, dans la folie des gens au regard vide.

Et, une nouvelle fois, je me demande :

"Mais pourquoi je suis là ??"

Je finis pas trouver le lieu, me promenant avec ma valise roulante et mon énorme sac à dos de randonnée. Je suis assise, et je mange des sushis, pour de vrai... Je les mange en pleine conscience, lentement, si lentement, savourant chaque bouchée. Là, dehors, les gens se pressent, se bousculent, se dépêchent, s'oublient... Et moi, je VIS. Pleinement, consciemment... Je suis présente. Et cet instant m'est précieux. Surtout quand je dévore enfin mon sushi préféré, Unagi !!! (anguille)

Puis je me dirige vers la maison du AirBnB que j'ai réservé. Chambre modeste, mais tout à fait suffisante, près de la gare, je peux préparer mon sac de randonnée, et mettre le reste dans la valise que "j'abandonnerai" pendant les 10 jours de mon périple.

Le soir, je rejoins une précieuse amie, que je n'avais pas vu depuis 4 ans. Elle est française, on s'est rencontré il y a 5 ans à Ishida, dans le premier logement, et on est resté en contact. On a vécu de merveilleuses choses ensemble, nous avons plein de souvenirs, et la revoir me fait tant plaisir. Nous avons tant à discuter, et le lieu où nous nous retrouvons me met du baume au coeur. C'est, à nouveau, en pleine conscience que j'ai vécu cette rencontre, et ce repas ensemble, nos discussions, je les ai chéries.

Voilà, voilà finalement le début de mon périple...

Premier jour, première douce rencontre.

Vous comprendrez plus tard cette histoire de rencontre, au fil de mes articles...

Merci de m'avoir lue.

(N'ayant pas pris de photo ce jour, voici une photo depuis l'avion, vue sur les Alpes Japonaises)