japon-sauvage

25 avril 2014

Les deux noms du milieu sont très populaires. Le dernier l’est moins, et pourtant ! Il le mérite bien plus selon moi. Mais d’un autre côté, tant mieux car au moins les foules ahurissantes de touristes n’envahissent pas ce magnifique temple ! Le premier quant à lui est un peu spécial. C’est partit !

Commençons par le commencement. Shunko In, il s’agit là du nom d’un temple. Celui-ci est situé dans l’immense complexe de temples nommé Myôshin Ji, qui regroupe d’autres temples. Je ne sais combien il y en a, mais ce complexe fait partie des plus grands de Kyôto. Il s’agit d’un temple de courant Zen. Le Shunko In est assez petit, mais très mignon. C’est ici qu’ont logé Papa et Maman pour quelques jours, dans la guest house située dans le jardin du temple Shunko In. Ce temple est visitable mais il faut payer (sauf pour les personnes qui ont réservé l’hébergement), et on peut aussi y pratiquer la méditation Zen. Il est géré par un moine qui parle un anglais parfait, et qui a notamment été étudié aux Etats-Unis. Très ouvert d’esprit, pas comme certains temples ou moines, il nous a exposé, au cours d’une méditation du matin, sa vision des choses concernant la vie, le monde, ainsi que le Zen et sa pratique.

Nous sommes donc rentrés dans une salle avec d’autres étrangers (cours de méditation en anglais), et après avoir loooonguement papoté, il nous a expliqué la position à prendre (traditionnellement parlant, en nous disant qu’on pouvait se mettre comme on voulait cela-dit, l’important étant d’être confortable). Donc position du semi-lotus, les mains posées au centre, les yeux vers le sol mi-clos (et pas fermés), le dos bien droit. Il a allumé l’encens et c’est partit pour une séance de … oops j’ai oublié ! 5 minutes je crois ? Ou bien 10 minutes je ne sais plus. Il a fait résonner une cloche, et il nous fallait maintenant attendre à nouveau ce son pour cesser la méditation. Je vous avoue que, personnellement, cela a été très dur pour moi. La position faisait horriblement mal, mon dos se courbait face à la douleur et je ne parvenais pas rester droite sans tirer sur mes jambes, les yeux je ne pouvais pas les garder semi-clos je les fermais, et en plus le vent des fenêtres ouvertes s’infiltrait dans mon T-shirt et j’avais froid. Par contre, j’ai apprécié le silence, l’odeur de l’encens et les sons de la nature du jardin (j’ai moins apprécié d’entendre les respirations autour de moi !). L’idée était de se focaliser sur la respiration en inspirant, et en relâchant, mais bon pour moi la douleur prenait le dessus et les minutes semblaient se transformer en heures. C’était une belle expérience tout de même ! Mais… Je préfère la position en Seiza (sur les genoux – et oui je sais c’est kamikaze car ça fait aussi très mal mais je gère beaucoup mieux), j’aurais dû suivre les conseils du moine de faire à notre guise sinon, mais j’ai voulu rester dans la tradition Zen pour tester. Fail.

(sanctuaire situé près du Shunko In)

Puis après 2 séances espacées de commentaires et de jambes qui s’étirent de toutes part pour se relaxer après ces douleurs, nous sommes allés visiter la partie du temple derrière la pièce de méditation. Très belles peintures sur les 3 pièces, très belle salle de prière, c’en était appréciable. Hélas, ce temple manque d’argent et il rénove petit à petit, à certains endroits ça se voit. Et oui, ça coûte de l’argent d’entretenir de vieilles bâtisses ! Nous avons eu aussi la magnifique vue sur le jardin Zen, très joli, nous avons pu nous poser au soleil pour admirer toutes ces beautés, ou bien nous installer au cœur des pièces et admirer le jardin ensoleillé depuis l’intérieur.

Après ce petit repos bien réconfortant, nous avons été conviés dans une nouvelle salle et nous sommes installés sur des tables. Nous avons alors eu le droit à un petit gâteau fort bon, et un super bon thé macha ! Bien sûr, c’est un peu fort, tout dépend des goûts… J’ai trouvé celui-ci très doux, pas très amer, et même sucré, ce qui, pour une fois, m’a fort plu ! Après ce petit thé macha, nous avons déambulé quelque temps dans les couloirs étroits, et nous sommes revenus à notre point de départ. C’est alors qu’Elodie a parlé au moine d’un maître de la cérémonie du thé (aujourd’hui décédé, et dont je ne me souviens plus du nom) fort populaire qui aurait vécu au Myôshin Ji : bingo ! Celui-ci a en fait vécu et pratiqué ici même, au Shunko In ! Avec joie, le moine nous a alors emmenés dans les recoins où personne ne va du temple… La vieille salle où ce maître exécutait la cérémonie du thé… Merci Elodie ! C’était intense mine de rien. Comme on dit, cela peut avoir l’air de rien, rentrer dans une simple pièce où un homme a exercé, mais c’était tout de même super intéressant. Cette pièce est très vieille et pas du tout rénovée, donc le tatami, les portes coulissantes, les murs… tout était un peu abîmé, c’est normal, dès que possible ils voudraient le rénover, surtout qu’il n’a pas pu nous montrer la pièce où vivait ce maître à l’étage car celle-ci menace de s’écrouler. C’était un très beau moment !

Nous avons ensuite pris les vélos et nous sommes allés jusqu’au Ryôan Ji, ce fameux temple Zen très connu pour son jardin de pierres. Nous sommes tout d’abord rentrés dans le grand jardin « normal » (avec étang, arbres, fleurs, animaux…), et nous avons atteint le bâtiment. N’ayant personnellement pas apprécié ce temple, j’ai laissé Papa, Maman et Edouard y entrer et j’ai profité de la fraîcheur extérieure. Voilà, c’est un peu l’esprit qui ressort de tout le monde : c’est intéressant à voir. Maman et Papa commenteront peut-être pour vous leur impression. Nous avons ensuite fait le tour du grand jardin extérieur. Puis nous sommes finalement allés manger… des sushis tournant ! Miam miam !

Après ce bon repas, nous sommes allés au Kinkaku Ji, un autre très connu car il est surnommé le « temple d’or », un temple tout recouvert de feuilles d’or. Je ne l’apprécie pas non plus – en fait surtout la foule constante dans le temple – mais j’y suis retournée. Bon. Comme toujours, la foule est incroyable et cela détruit l’image du temple, qui reste cependant magnifique et à voir selon moi. Oui, le faire une fois c’est bien, il est beau, il se reflète dans l’eau, il mérite son succès. Mais après, ça suffit. Nous avons marché dans le jardin, fait quelques emplettes (ahhh, le Kinkaku Ji, aussi temple du commerce… !), et nous sommes ressortis.

Maintenant, direction le Ninna Ji ! Alors là, j’étais heureuse d’y retourner. Ce temple est l’un de mes préférés. C’était tellement plus calme, quel bonheur ! Nous sommes entrés dans le bâtiment. Marcher sur des tatami, c’est tellement agréable ! Je pense que Papa va sûrement faire installer du tatami dans la maison tellement il a apprécié aussi ! Non ?! Bien dommage que le tatami soit si cher ! Nous avons déambulé dans le temple, appréciant les peintures murales, les portes, les détails, ainsi que la vieille statue datant de 800 après Jésus Christ environ, le trésor du Ninna Ji. Puis nous sommes ressortis du bâtiment, et nous avons profité du grand complexe extérieur pour aller d’une pagode à un autre bâtiment… l’extérieur est gratuit, il faut juste payer pour le bâtiment intérieur, mais il vaut le coup. Ah, et son jardin intérieur est merveilleux aussi ! Bref, je pense que Papa et Maman sont d’accord avec moi pour dire qu’il était le plus beau des trois, bien que tous soient différents et n’aient même carrément rien à voir.

Nous sommes retournés au Shunko In. Le planning, c’était d’aller à Arashiyama se balader et manger de bons gâteaux de Kyôto… Vu l’heure, la boutique sera fermée, et les temples de Arashiyama aussi. Dommage… Mais Papa et Maman y sont allés tous seuls alors que moi la fatigue m’a poussée à rentrer (faut dire que Arashiyama, je connais un peu par cœur maintenant !). Ils ont pu visiter la célèbre forêt de bambous, et sont allés manger dans un petit resto’ où ils se sont fait féliciter pour leur tenue des baguettes !

Voilà pour une journée super chargée. Faut dire qu’on a pris notre temps dans les temples ! Journée traditionnelle à fond !

(A nouveau un grand merci à Papa pour les photos)