Kyôto - Minetoko Yama 峰床山
Juin 2014
Minetoko Yama, youpiii !!! Mais c’est pas trop tôt ! Depuis combien de temps tu repousses cette rando dis-moi ?! Je vous entends déjà ! Ben voilà, je l’ai faite !! Non mais ! On me prend pour qui, moi, j’arpente toutes les montagnes du nord de Kyôto, voilà ! Et puis, comme en août j’ai rien à faire finalement, ben Shiga, attends moi tiens ! Shiga c’est quoi ça encore ?! Ben vous vous souvenez bien, c’est la région où se trouve le lac Biwa ! Et donc, entre Kyôto et le lac, on a les montagnes de Shiga, dont Hira San. Ben bien sûr… On le savait tous, non mais ! Kyôto, ça dépasse pas les 970 mètres, alors qu’à Shiga déjà on fait un petit effort et on surpasse les 1,000 mètres, histoire de montrer à nos voisins que nous, on est plus grand, non mais. Bref, trêve de plaisanteries, je m’en vais grimper Minetoko Yama qui ne fait que 970 mètres. N’empêche que j’en ai bavé pour celle-là !!!!
Il est tôt le matin, un truc du genre 6h du matin je ne sais plus trop. Je m’en vais en vélo, et je remonte le long de la somptueuse Kamogawa. Les gens ici sont très matinaux, déjà de sortie pour promener leurs chiens, faire leur jogging, faire du vélo ou juste se balader tranquillement. Je les admire parce que mine de rien, j’aime bien me lever à 9h du matin moi ! Mais j’apprécie la fraîcheur matinale, les lieux encore calmes et paisibles. J’y croise toujours tout plein d’oiseaux, et un héron semble se reposer au milieu du lac, tranquille lui aussi. Je crois que je ne peux que sourire quand j’arpente la Kamogawa. Me voilà à la station de bus (Demachiyanagi), je mets mon vélo au parking, et je prends le bus. Y’a pas grand monde, et je suis bien sûre la seule à descendre à l’arrêt… Comme d’habitude.
Me voilà sur une route bien vide. Je prends tout droit comme indiqué sur ma carte, jusqu’à un camping. Je traverse un pont par-dessus une rivière bien calme, et j’aperçois 2 singes qui s’éclatent, puis s’enfuient dans la forêt ! Ahh, enfin des singes, depuis le temps que je veux en voir. Je continue la marche dans le camping. Et là, les routes se croisent. Que faire ? Il y a une carte, mais les chemins sont totalement différents de ceux indiqués sur ma carte. Ben voyons !!! Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?! En plus, le camping est désert, pas un chat. Bon, je prends le chemin qui monte dans la forêt avec des escaliers. Jusque là, avec les bâtiments, tout semble correspondre. Puis je continue tout droit, et je suis sereinement les panneaux indiquant un lieu où je désire aller. Chemin de forêt, tranquille, bien tracé… Pas de soucis ! Et là, j’arrive à une intersection… Quoi ?! Mais, c’est pas sur ma carte ça… Et puis, je suis censée monter plus, c’est bizarre… Là ça redescend… Je marche, je marche, y’a plein d’intersections qui sortent de nulle part, mais si je tourne je redescends au camping, alors je continue toujours. Et je descends encore et encore… C’est quoi le truc là, j’étais censée arriver à un sommet, celui-ci en plus abritant la forêt des Kami du ciel ! Ben je ne vois ni sommet, ni Kami du Ciel tiens… Je m’inquiète, mais que faire ? Et là, j’arrive tout en bas du chemin, et je peux aller à droite, ou à gauche. Me voilà bien partie tiens ! Rien, rien de rien ne correspond à ma carte ! Heureusement, j’ai pris des photos de l’autre carte au début de ma rando’, et je peux comparer les noms, même si ça ne m’aide pas beaucoup. Je prends à gauche parce que plus loin je vois d’autres panneaux et une autre intersection. Me v’la bien, j’ai le choix entre aller tout droit ou traverser le pont à ma droite… Je ne comprends rien. Il y a une nouvelle carte, mais toujours tellement différente de la mienne. Bon… Je finis par comprendre, et je traverse le pont. En fait, vous voyez, au lieu d’aller tout droit au tout début, j’aurais dû voir un petit chemin sur ma gauche… Ben je l’ai pas vu ! Et résultat, j’ai fais un méchant détour par la vallée au sud !!! Cool… Tiens, j’avais que ça à faire moi, puisque ma randonnée est censée durer 7h ! Heureusement qu’il est tôt, parce que si je me perds encore… C’est pas croyable ça ! Le chemin remonte, c’est bon signe ça. Ouf !
J’arrive encore à des intersections… Soupir. Des intersections, tout le long de ma randonnée j’en aurais eu, à ne plus rien y comprendre. Quasiment rien n’aura correspondu à ma carte. Du coup, je me suis fiée aux panneaux, tant bien que mal. Parce que croyez bien, ça semble bien indiqué… Mais ça ne l’est pas ! Ils n’indiquent jamais, par exemple, le mont Minetoko. Oui, c’est le pic, mais on ne le voit qu’à la fin sur 2 panneaux. Intelligent non ?! Donc tu peux aller te pointer sur les montagnes en face si tu le désires, le mont Minetoko, éventuellement, oui, pourquoi pas… Bref, le soleil est heureusement avec moi, et il ne fait pas trop chaud. Puis, ben, arrivée tout en haut, la vue est magnifique alors… ça me remonte le moral tout ça !
Je m’enfonce dans la forêt, sur des chemins parfois bien tracés, parfois avec des escaliers, parfois caillouteux… J’en passe des changements de terrain je vous le dis. Les arbres sont incroyables cependant, immenses, et ils se séparent constamment en des tas de troncs ! Parfois 2 gigantesques troncs comme des siamois, parfois 6 ! C’est incroyable et j’en reste toujours complètement bouche bée. J’arrive à un moment à un endroit à découvert, avec de ces pierres… Je ne sais pas comment elles se sont plantées là, majestueuses. Un très beau paysage. Je descends, je remonte, je descends, je remonte… J’ai l’impression que je vais de colline en colline en passant par toutes les vallées. Et sinon, j’arrive quand ? Parce que toujours pas de panneaux… Soudain, un panneau ! Plus que 3 km, youpi ! Je grimpe je grimpe !! Je m’enfonce dans une forêt. Après une longue marche, un nouveau panneau, plus qu’1,5 km ! Et là, j’arrive sur une route de terre, je peux aller à droite ou à gauche, plus de panneaux indiquant le sommet. Zut alors. Je fais quoi ? J’essaye de comprendre par rapport à ma carte, ma boussole… Allez, à droite. Mais ça descends, descends… Attends, y’a un problème, je devrais monter là. Et ça tourne… Je me rends alors compte que ça correspond avec un chemin de ma carte (enfin !), qui m’emmène de l’autre côté… Pas du tout au bon endroit ! Enfer et damnation, je remonte tout. Mais alors c’est où ?! Faut fouiller ma grande…
Je lève le regard, sur ma droite, un grand monticule. Et là, dans le feuillage, un panneau planqué indiquant le chemin… Puré… Faut le voir ! Je saute (littéralement) sur le monticule de terre, puisqu’il n’y a pas de chemin ! Et plus haut, en effet celui-ci se montre. Ben fallait y aller ! J’ai encore perdu du temps inutile. Je grimpe toujours, toujours plus, dans une forêt dense et sans lumière. Mais c’est rigolo, je sens que j’approche du sommet… Enfin, j’ai ai encore pour un bail, c’est long ! Le temps vire au noir, si si, pas de bol. Je le sens mal là. Je croise un groupe de vieux randonneurs qui redescend, les yeux ébahis en me voyant ici, toute seule, me priant de faire attention. Oui oui ! Et enfin, me voilà au sommet…Ouf !
Et il est bien le sommet ? Naze. Y’a juste un panneau avec le sommet. C’est pas grave, je suis heureuse quand même, un autre sommet à rayer de mes randonnées autour de Kyôto, dans les montagnes du nord ! Allez, faut redescendre maintenant. J’avais prévu de faire une magnifique boucle, mais vu comme je me suis paumée et que rien ne correspond à ma carte, on va faire gaffe hein, vu que le vent se lève et que je risque de me prendre la pluie d’ici peu… Je reprends le même exact chemin en sens inverse, comme c’est barbant, je déteste ça… La randonnée devient chiante, et je m’ennuie vraiment. J’admire quand même les arbres sur mon chemin, mais ça va un temps.
Là, j’arrive à une intersection de tout à l’heure, et je comprends que je peux faire la petite boucle prévue au tout début. Bon ben allons-y ! Cette fois, la forêt des Kami du Ciel est bien indiquée, je n’ai qu’à suivre les panneaux. Je redescends rapidement. J’arrive en bas, et si je veux aller dans la forêt, faut que je remonte, sinon je prends à gauche et je descends jusqu’au camping. Je suis épuisée. Mais bon… Cette rando n’ayant pas été un succès, ça peut être cool d’aller dans cette forêt. Alors je monte, je monte… Pfiou, j’en peux plus moi. Et vous savez quoi ? Ben c’est naze. C’est moche, on voit rien, forêt banale, même pas un sanctuaire, rien de rien. Que du nul. Sans compter la descente pourrie, glissante, le chemin à peine entretenu… Quelle erreur.
Me revoilà finalement, enfin, au camping. Ouf. Je regarde ma montre… le bus est pas près d’arriver… Tss… Je vagabonde un peu. Des filles font un pique nique, j’hésite à les alpaguer pour leur demander de me ramener après, mais j’ose pas. Je m’assois. Mais je déteste attendre. Je me mets en route et j’essaye de faire du stop, mais ça ne marche pas. Je marche je marche… Je passe par un petit village tout mignon. Je marche toujours le long de la route, dépitée parce que c’est vraiment pas agréable. J’ai faim en plus. Et là, j’arrive à un autre village. Je suis fanée, et il y a un tout petit magasin. Je m’y arrête, je m’achète 2-3 trucs. Juste en face, l’arrêt de bus, et un banc devant le magasin. Je sais ce que j’ai à faire, je repose mes jambes douloureuses et j’attends le bus. C’est lorsque j’entends sa petite musique (oui, comme l’autre fois à l’autre randonnée) que je m’en vais l’attendre, et je monte avec un autre monsieur qui s’est fait déposer ici avec ses affaires de randonnée. Et je rentre… Ouf !
Bon, donc Minetoko Yama, nul nul nul hein =) Mais ça m’a un peu amusé. Y’a juste rien de spécial, les chemins sont ennuyants, et on comprend rien aux cartes, moi je ne sais pas, je ne sais plus ! Mais au moins, j’ai réussi à m’en sortir sans me perdre, cette fois, héhé !
L'intégralité des photos : ICI
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