japon-sauvage

28 juillet 2014

Aujourd’hui, Kiyoshi veut nous emmener à une matsuri ! Trop cool, moi qui adore ça. Celle-ci est quelque peu particulière ! Elle est très populaire à Hokkaidô, et les gens des 4 coins de l’île se déplacent pour venir la voir. Elle dure 2 jours, et nous y sommes allés le premier jour, programme en main. Nous sommes partis après manger le midi, et rentrés très tard le soir. Elle s’est déroulée dans la ville de Furano (célèbre ville pour ses lavandes). Heso, en japonais, signifie nombril. C’est à Furano qu’a lieu cette matsuri pour la simple et bonne raison que cette ville est au cœur de Hokkaidô, donc au nombril de l’île. Lors de cette matsuri, c’est donc le nombril qui est le roi de la fête. Comment ? Vous allez le découvrir très vite !

Nous voilà donc partis. Kiyoshi, grand adepte de la bière, veut boire une bière pendant le trajet et comme il sait que j’ai le permis, il me demande de conduire ! (au Japon, la réglementation est très stricte et l’alcool n’est absolument pas toléré au volant, pas un seul verre autorisé, et c’est sévèrement puni). Ok ok ! Alors conduisons ! Nous sommes partis avec Sonia et Timothy, la pauvre Hisae s’occupant des chevaux pour l’après-midi, de plus il n’y a que 4 places dans la voiture hélas… Nous avions environ 1h30 de trajet, je pense en avoir mis plus parce que comme il ne s’agissait pas de ma voiture, j’ai respecté les limitations de vitesse à la lettre. Oui, sauf que, ben du coup comme j’étais totalement épuisée ces derniers jours et que je manquais de sommeil, j’ai finis par me sentir sombrer. J’ai immédiatement dit à Kiyoshi qu’il fallait qu’on fasse une pause de 10-15 minutes pour que je dorme, et que je reprenne le volant. Du coup, il a terminé la route, et finalement il restait à peine 10 minutes de voiture !! Mais mieux vaut s’arrêter, que de finir à la morgue ! Tiens, tout le long de la route quelques temps avant d’arriver à Furano, il y avait des tas de petites cabanes de partout avec de grosses pancartes devant marqué en japonais « Melon ». En effet, les melons sont très populaires à Furano. Tout comme ses gâteaux japonais, chocolats ou gâteaux à la lavande(mais bon, ça, nous, dans le sud on a l’habitude non ?).

Nous nous sommes garés facilement, et direction le centre ville. Déjà que j’avais trouvé Obihiro totalement différente des autres villes japonaises que j’avais vu jusqu’à maintenant à Honshû ou Okinawa, alors là Furano me laisse bouche-bée. Plus petite que Obihiro, elle est elle aussi tellement différente. Pas de hauts immeubles (ou même pas très hauts), que des maisons pas très belles rectangulaires, comme si on ne les avait pas finies, avec de grands espaces autour. On dirait, comme disait Florian lorsque nous avons fait le trajet jusqu’à Akan et que nous avons traversé de petites villes, un centre commercial de chez nous. Vous savez, quand vous allez à Cap 3000 et alentours, ou que vous allez au centre commercial de Cagnes sur Mer, ou bien pour les varois quand vous allez à Grand Var Est. Tous des bâtiments carrés aux toits plats, le tout pas très beau, avec plein de parkings autour, tout goudronné, quelques arbres en guise de décoration, et le tout très étendu. Ben là, c’est un peu pareil, avec les grandes écoles et leurs immenses cours pour jouer au baseball. C’est très dépaysant, et les villes de Hokkaidô me semblent être toutes à peu près comme ça à ce que j’en ai vu lors de mes trajets en voiture ou en train. Mais à ce qu’il paraît, Sapporo est totalement différent, mais je n’ai pas eu l’occasion d’y aller.

Nous sommes arrivés au bon moment : sur une grande route passaient de jeunes collégiens et lycéens jouant des instruments de musique. Trompette, tambours… et certains dansaient et faisaient des majorettes. Nous nous sommes assis en regardant le défilé, puis une fois celui-ci terminé nous avons avancé et pénétré dans l’allée super longue où se trouvaient tous les stands de nourriture et de boissons, de toutes parts, avec un monde fou. Nous nous sommes frayés un chemin jusqu’au bout et nous nous sommes glissés parmi les gens devant la scène. Pas grand-chose au début, beaucoup de blabla, et c’était un peu ennuyeux. Puis des collégiens se sont mis devant après des préparatifs, et ont lancé une sorte de concours d’écriture au pinceau géant. Ils ont disposé, au sol, une immense feuille blanche, et des seaux d’encre, pinceaux en mains. Sur une musique, ils se sont donc lancés, chacun leur tour ou à plusieurs, et ont réalisé des kanji tout en dansant. J’imagine combien ça doit être dur ! Ils se sont donnés à fond, puis, une fois terminé, ont séché l’encre avec des chiffons, et ont ensuite soulevé le papier à plusieurs pour nous montrer ce qu’ils avaient écrit. J’avoue ne pas être assez douée en kanji pour avoir pu tout lire… Mais il s’agissait de valeurs qu’ils jugeaient importantes, et ils avaient réfléchi à la réalisation de ces kanji tous ensembles. En tout cas, le résultat était super bien réussi ! Ils ont fait ça plusieurs fois, et le dernier était encore plus grand.

Ensuite, après de longs discours, une longue attente, des présentations de personnes qui ont sûrement contribué à la matsuri vu qu’ils étaient en costard et tout, on a pu assister à des démonstrations de taiko. Toute une équipe de Furano certainement, des jeunes, puis des enfants. C’était très bien ! Ce n’est pas évident du tout. Cela a duré un long moment.

Après les taiko, 2 mascottes sont passées dire bonjour à la foule et se faire photographier. Et après les mascottes, ce que l’on attendait tous : les visages !

Mais de quoi elle parle ?! C’est vrai que j’ai fais durer le suspens. En fait, l’attraction principale de cette matsuri, ce sont des peintures sur le ventre. Je vous ai dit que le nombril était à l’honneur, des peintures de visages sont donc réalisées sur le ventre en partant du nombril comme étant l’endroit de la bouche, et au niveau de la poitrine les yeux ; les personnes arborent alors un grand chapeau avec des cordelettes qui pendent de manière à ce que leur tête soit invisible ; de plus, des petits bras sont accrochés aux hanches, ainsi qu’un petit costume au niveau des jambes, ce qui donne l’illusion que le visage de la personne est à l’endroit du ventre. Allez, je vous met une image pour mieux comprendre !

Et donc, quelques personnes ont défilé ainsi. Le meilleur, pour moi, c’était l’obèse avec les yeux injectés de sang et les couleurs du drapeau du Japon ! En plus, à chaque fois qu’il cavalait, son ventre rebondissait et cela faisait bouger la peinture, et donc donnait l’illusion que le visage lui-même bougeait. C’était énorme ! Sur une danse typique ils ont donc ainsi dansé au milieu de la cours. Ensuite, deux personnes déguisées en grand-père et en grand-mère fermiers de l’époque ont joué du comique sur la scène. Ils se sont ensuite joints à la danse des visages au centre, et c’était très rigolo !

Après cela, on commençait à avoir mal aux petons. On a réussi à trouver un coin où s’asseoir, quand d’un coup tout le monde a été prié de se lever et de se déplacer. Zut alors. On s’est mis sur les côtés, pour découvrir un défilé d’enfants avec des visages sur le ventre !! C’était trop mignon, une dizaine d’enfants en habits similaires avec des visages rigolos de dessins animés étaient en rangs, et un ou deux professeurs devant, et sur une musique ils marchaient tous en rythme, enfin à leur rythme, dansant et s’activant. C’était trop adorable !!! C’était vraiment trop trop trop mignon !!! Comme on a adoré ! Et puis, ils tournaient et tournaient et tournaient, mais ils s’amusaient tellement qu’ils ne s’arrêtaient jamais. Et nous ben on les encourageait tellement c’était kawaii ! Et puis, je vous dis pas le groupe des 3 ans, A-DO-RA-BLES !!!

Une fois le défilé terminé, on avait grand faim. On est donc allés se chercher une table et on a eu la chance d’en trouver une rapidement. On s’est pris des trucs à partager et des boissons, et on a papoté de tout ça en rigolant. Kiyoshi était à fond ! J’adore quand il est heureux comme ça tout sourire. Puis mine de rien, même s’ils sont bien à la ferme tous les deux, sortir de temps en temps ça leur plaît aussi ! J’ai goûté les boulettes de pomme de terre fris. Et puis, j’ai fais la grosse européenne aussi, je suis allée me prendre une sorte de gaufre avec une boule de glace et du coulis chocolat ! Ah ben bien ! Derrière nous, des gens se faisaient dessiner des visages sur le ventre, et quelques étrangers aussi (participant à la matsuri). J’aurais bien aimé le faire !! Mais toute seule, bof, si Austin était venu peut-être ! Du coup, on ne s’est pas amusés à se faire peindre !

L’heure du vrai défilé a ensuite sonné. Nous nous sommes levés et nous sommes allés nous frayer une place dans la foule, qui avait nettement augmenté, le long de la route principale où avait lieu le défilé, et non loin de l’orchestre qui jouait une musique super sympa, mais qu’ils ont fait en boucle pendant des heures ! A la fin, on l’a en tête, pas de soucis ! Les mascottes ont ouvert le bal, et derrière des entreprises / écoles / groupes qui arboraient une pancarte, et tous déguisés. Donc, tout plein de visages ont défilé, c’était vraiment marrant. Il fallait tenter de tous les observer, certains étaient vraiment originaux !! Des adultes, des personnes âgées, des jeunes, des enfants… Tous défilaient. Ah, et vous vous demandez pour les filles ? Bien, elles avaient un T-shirt noué et le visage s’étendait du nombril jusqu’en dessous de la poitrine, no soucy ! Certains avaient carrément un t-shirt avec un visage dessiné dessus, au moins pas de problème.

En plus des visages, certains ont défilé déguisés. On a donc trouvé un chameau, mais aussi toute la troupe des fans de An Pan Man (un célèbre dessin animé japonais pour enfants, dont le personnage principal est un pain à la pâte de haricots rouges… !!!!), des majorettes, des danseuses… Bref, la totale ! Le défilé faisait des boucles, donc quand on a vu le premier en entier, on a décidé de rentrer, on avait encore de la route. Difficile de se frayer un chemin au cœur de la foule entre les stands, du coup moi et Timy on en a profité pour acheter une barbe à papa !! Haha, les 2 gamins ! Puis on est retournés à la voiture, et j’ai pu conduire jusqu’au retour sans soucis. Sauf qu’on n’avait pas de musique, et que tout le monde dormait comme il faut, alors on se sent un peu seul dans ces moments ! On est rentrés, hop au lit, demain, va falloir se lever à 5h30 pour retourner à l’écurie après cette superbe journée !!